Les membres de l’IFEX condamnent la décision que la Cour suprême du Mexique a rendue le 29 novembre, à savoir qu’un gouverneur local n’avait pas violé les droits d’une journaliste qui avait mis au jour un réseau de pédophiles lorsqu’elle a été emprisonnée après avoir été inculpée de diffamation. Les juges ont statué qu’il n’y […]
Les membres de l’IFEX condamnent la décision que la Cour suprême du Mexique a rendue le 29 novembre, à savoir qu’un gouverneur local n’avait pas violé les droits d’une journaliste qui avait mis au jour un réseau de pédophiles lorsqu’elle a été emprisonnée après avoir été inculpée de diffamation.
Les juges ont statué qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour démontrer une mauvaise intention lorsque la journaliste pigiste Lydia Cacho a été arrêtée et détenue en décembre 2005 sur les ordres de Mario Marín, gouverneur de l’État de Puebla, en dépit des preuves démontrant que lui et d’autres dignitaires avaient conspiré pour la soumettre à des mesures de harcèlement.
« La décision de la cour constitue une défaite pour les journalistes mexicains », a déclaré Cacho après que le jugement eut été rendu public. « Les juges envoient au pays le signal que les affaires de ce genre ne seront même pas portées devant les tribunaux. »
Certains membres de l’IFEX et défenseurs de la liberté de la presse, qui se rencontraient la semaine dernière à Mexico pour discuter des moyens de recenser et d’assurer un suivi des attaques contre les journalistes et les médias du pays, ont condamné le jugement. L’État devrait « garantir les conditions nécessaires pour exercer la liberté d’expression », ont déclaré les membres. La décision fournit à la place « un incitatif pour maintenir l’incidence élevée d’impunité dans le pays ».
Les groupes membres de l’IFEX qui se rencontraient étaient l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC), le Centre national des Communications sociales (Centro Nacional de Comunicación Social, CENCOS), la Fondation pour la liberté de la presse (Fundación para la Libertad de Prensa, FLIP), ARTICLE 19 et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Cacho a écrit en 2004 un livre intitulé « The Demons of Eden », dans lequel elle accusait des gouverneurs mexicains, des fonctionnaires et des hommes d’affaires – dont un entrepreneur de Puebla – de faire partie d’un réseau pédophile à Cancún. Elle a subi des épisodes de harcèlement et de nombreuses menaces de mort en raison de son travail.
En décembre 2005, Cacho a été arrêtée sans explication chez elle à Cancún par la police de l’État de Puebla, puis menée à 900 milles (1440 km) de Puebla, où elle a été incarcérée brièvement après avoir été inculpée de diffamation, pour être ensuite libérée sous caution. Elle dit avoir été agressée verbalement pendant le déplacement. Les accusations de diffamation ont été par la suite retirées.
Plus tard, les médias d’informations ont obtenu la bande sonore d’une conversation entre le gouverneur Marín et l’homme d’affaires local, qui se félicitaient mutuellement de l’arrestation de Cacho et qui tenaient des propos méprisants à son sujet. Mais le tribunal a décidé d’exclure l’enregistrement de la preuve, parce qu’elle provenait d’une source inconnue.
Consulter les sites suivants :
– Action conjointe de l’IFEX : http://tinyurl.com/326vte
– Rencontre de Mexico : http://cencos.org/es/node/17390
– Reporters sans frontières (RSF), à propos de la décision de la Cour suprême : http://tinyurl.com/24exmb
– Blogue de Lydia Cacho : http://www.lydiacacho.net/
– Alertes de l’IFEX sur le Mexique : http://tinyurl.com/388ljq
(4 décembre 2007)