Au 2 000e jour depuis la répression des médias lors du « mardi noir » de 2001 en Érythrée, Reporters sans frontières (RSF) prie les Érythréens vivant à l’étranger d’exiger des explications pour l’emprisonnement d’au moins 14 journalistes, dont quatre pourraient être déjà morts. « La diaspora érythréenne, qui a joué un rôle clé dans […]
Au 2 000e jour depuis la répression des médias lors du « mardi noir » de 2001 en Érythrée, Reporters sans frontières (RSF) prie les Érythréens vivant à l’étranger d’exiger des explications pour l’emprisonnement d’au moins 14 journalistes, dont quatre pourraient être déjà morts. « La diaspora érythréenne, qui a joué un rôle clé dans l’appui à la guerre d’indépendance, doit aujourd’hui faire entendre sa voix et insister pour que le président Isaias respecte la constitution et les lois du pays », a fait remarquer RSF le 10 mars 2007.
Le 18 septembre 2001, le président Isaias a fermé tous les journaux privés de la capitale, Asmara, et fait arrêter des politiciens importants et des vétérans de la guerre d’indépendance qui avaient signé une pétition appelant à la démocratie. Peu après, la police arrêtait au moins dix journalistes, certains d’entre eux étant également des vétérans de la lutte pour l’indépendance.
Trois journalistes sont morts au cours des deux dernières années au centre de détention d’Eiraeiro : le rédacteur en chef de « Tsigenay » Youssouf Mohamed Ali (juin 2006); le co-fondateur et rédacteur en chef adjoint de « Keste Debena » Medhanie Hailé (février 2006); et le fondateur et rédacteur en chef d’« Admas », Said Abdulkader (mars 2005).
Le 11 janvier 2007, Fessehaye (Joshua) Yohannes, le dramaturge, vétéran, et fondateur et rédacteur en chef du populaire hebdomadaire « Setit », maintenant disparu, est mort dans une prison militaire secrète. Une source a déclaré à RSF qu’on lui avait arraché les ongles. En 2002, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait décerné à Fesshaye son Prix international pour la Liberté de la presse.
Un des neuf journalistes toujours détenus (après avoir été brièvement remis en liberté en novembre 2005) est Dawit Isaac, qui détient la double citoyenneté érythréenne et suédoise, co-fondateur de « Setit », dont la famille recevra le 14 mars le Prix de la liberté de la presse et de parole du Cercle national des journalistes de Suède. RSF croit qu’il est toujours en vie et qu’il est détenu à Asmara.
En novembre 2006, dix journalistes de médias d’État ont été ramassés. Tous ont été par la suite libérés sous caution, à l’exception de Daniel Musie, du service en langue oromo de Radio Dimtsi Hafash, dit RSF.
Le PEN Canada demande qu’on fasse appel au gouvernement érythréen au nom des écrivains et des journalistes emprisonnés. « Pour ce qui est de la libre expression ou de la liberté de la presse, je dirais que l’Érythrée compte probablement parmi les trois ou quatre pires pays sur la planète », a déclaré David Cozac, du PEN Canada, dans un article retransmis par la Presse canadienne.
Lorsque l’Érythrée a acquis son indépendance en 1993, après 30 ans de guerre avec l’Éthiopie, les médias libres ont commencé par s’épanouir. Mais la nouvelle constitution n’a jamais été ratifiée et les décrets présidentiels font la loi depuis 1998. Une étude de 2006 par le CPJ a désigné l’Érythrée, seul pays de l’Afrique sub-saharienne sans un seul média privé, comme l’un des dix pays les plus censurés du monde.
Consulter les sites web suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=21261
– Fessehaye « Joshua » Yohannes :
http://ifex.org/en/content/view/full/80984/
– Dawit Isaac : http://www.ifj.org/default.asp?Index=3594&Language=EN
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2007/africa/eritrea09feb07na.html
– PEN Canada : http://tinyurl.com/2tn6xs
– Presse Canadienne :
http://cnews.canoe.ca/CNEWS/Canada/2007/03/11/3731801-cp.html
– AMJ :
http://www.wan-press.org/article13181.html?var_recherche=Eritrea+2007