Cet appel intervient après la nomination par le gouvernement de figures de l’ancien régime aux postes de directeurs et de rédacteurs en chef des médias publics.
(IFJ/IFEX) – Le 12 janvier 2012 – Le gouvernement tunisien doit rompre avec les pratiques de l’ancien régime qui misait sur le contrôle des médias pour réprimer la liberté de la presse, selon la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ). Cet appel intervient après la nomination par le gouvernement de directeurs et de rédacteurs en chef des médias publics qui a provoqué une levée de boucliers parmi les journalistes tunisiens et leur syndicat.
Dans une lettre adressée au Premier ministre tunisien, le président de la FIJ Jim Boumelha lui a fait part « de nos vives inquiétudes pour la liberté de la presse en Tunisie suite aux nominations de directeurs et de rédacteurs en chef à la chaîne de télévision nationale, aux deux quotidiens La Presse et Essahafa, et à l’agence Tunis Afrique Presse, que vous avez effectuées sans consultation préalable.
Nous notons que ceci n’honore pas vos promesses récentes de ne pas prendre de décisions sans consulter les parties concernées ».
La FIJ a particulièrement fustigé le rôle du gouvernement tunisien dans la nomination des proches de l’ancien régime dans des postes de responsabilité et a appelé les autorités à donner des gages de leur engagement pour la liberté de la presse.
« Nous nous sommes étonnés que votre gouvernement soit intervenu directement dans ces nominations et surtout du choix de figures de l’ancien régime pour occuper ces postes- clés, ce qui nous mène à nous interroger sur la volonté de votre gouvernement de rompre avec le système médiatique mis en place par le régime déchu », a poursuivi M. Boumelha.
La Fédération soutient son affilié en Tunisie, le Syndicat national des journalistes tunisiens dans ses revendications pour la participation des journalistes dans la désignation des responsables des organes de presse.
Le SNJT a organisé une manifestation lundi dernier pour condamner les récentes nominations qu’il considère arbitraires et préjudiciables au journalisme professionnel. Les manifestants exigeaient aussi le respect des droits des journalistes, notamment leur indépendance ainsi que l’amélioration de leurs conditions de travail qui restent précaires. Le syndicat indique que plusieurs de ses membres ont déjà perdu leur emploi surtout à la télévision publique.