L'attitude de certains maires du Québec à l'égard des journalistes est un affront au droit du public à l'information, a déclaré la FPJQ.
(FPJQ/IFEX) – Au moment où les scandales se multiplient dans la vie municipale et où l’information journalistique apparaît cruciale pour éclairer les citoyens, l’attitude de certains maires du Québec à l’égard des journalistes est un affront au droit du public à l’information.
C’est ce que révèle le mémoire que la FPJQ a rendu public aujourd’hui en conférence de presse. La Fédération demande en conséquence plusieurs changements législatifs pour faciliter le travail journalistique.
Sous le titre « De nouvelles règles pour une meilleure circulation de l’information municipale au Québec », le texte recense de nombreux cas où les journalistes sont entravés dans leur travail :
• Utilisation abusive de la Loi sur l’accès à l’information pour éviter de fournir par exemple des documents aussi manifestement publics que les procès-verbaux;
• Interdiction des caméras et magnétophones dans les assemblées du conseil et refus de diffusion sur le web ou à la télévision communautaire;
• Caucus des élus à huis clos où se prennent les vraies décisions et qui vident les séances publiques du conseil de toute substance;
• Intimidation. Des maires menacent des journalistes de leur faire perdre leur emploi s’ils font telle couverture;
• Attaques publiques pour saper la crédibilité des journalistes;
• Boycott de journalistes à qui des maires refusent de répondre pendant des mois;
• Menaces de poursuites judiciaires contre les journalistes et les médias;
• Mesures de représailles économiques comme le retrait des avis publics qui sont une source importante de financement publicitaire de plusieurs médias locaux ou régionaux;
Tout n’est cependant pas noir partout et bien des municipalités manifestent de l’ouverture à l’égard de l’information.
Néanmoins, la FPJQ veut mettre un terme à cette disparité qui fait que les électeurs de certaines villes sont moins bien informés à cause des décisions arbitraires de leurs élus.
La Fédération adresse donc une série de recommandations aux instances concernées dans le but de lever les irritants à la couverture municipale et de favoriser l’information des citoyens dont:
• Formation des élus sur le journalisme;
• Autorisation d’enregistrement et de diffusion des séances du conseil;
• Remise 48h à l’avance aux journalistes des documents discutés au conseil;
• Sanctions pour les élus qui refusent de remettre sur le champ aux journalistes des documents publics en les obligeant à passer par la Loi sur l’accès à l’information;
• Création d’un processus d’attribution non arbitraire des avis publics.
La FPJQ recommande aussi aux journalistes de faire connaître publiquement les abus dont ils sont victimes et appelle à la solidarité de tous les journalistes dans ces cas. Un atelier du congrès porte d’ailleurs sur cette question.