Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte que le ministre de lâInformation de la Côte dâIvoire, le capitaine Henri César Sama, a annoncé le 23 juin que le Comité national de salut public (CNSP), au pouvoir, publierait bientôt une liste des mesures visant à bloquer la publication de toute information âsusceptible dâaffecter de […]
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapporte que le ministre de
lâInformation de la Côte dâIvoire, le capitaine Henri César Sama, a annoncé le 23 juin
que le Comité national de salut public (CNSP), au pouvoir, publierait bientôt une liste
des mesures visant à bloquer la publication de toute information âsusceptible dâaffecter
de manière défavorable la crédibilité des journalistes, la sécurité nationale et la paix
socialeâ. En réponse, le CPJ a fait parvenir le 28 juin une lettre au président Robert
Gueï dans laquelle il se dit âextrêmement troubléâ par la volonté du régime de resserrer
les contrôles sur la presse.
Le CPJ rapporte que le capitaine Sama, qui a pris le 19 mai la place du journaliste
Lévy Niamkey au poste de ministre de lâInformation, a demandé aux journalistes de
sâabstenir de devenir âle prolongement de politiciens aux objectifs douteuxâ. Le ministre
a ajouté quâil ânâhésiterait pas à utiliser la loi, qui prévoit un éventail de châtiments pour
les journalistes qui… compromettent délibérément la sécurité nationaleâ. Quelques
heures après cette déclaration, le réseau de télévision nationale contrôlé par lâÃtat a
retiré des ondes une publicité du Rassemblement des Républicains (RDR), parti
dâopposition.
âSi le gouvernement va de lâavant et met à exécution son plan malavisé, ce sera bientôt
lâinstitutionnalisation de la censure en Côte dâIvoireâ, déclare le CPJ dans sa lettre au
président Gueï, qui a annoncé envisager la tenue dâélections générales cet automne.
âCompte tenu de la déclaration du capitaine Sama, nous craignons que les journalistes
seront empêchés dâen assurer la couverture médiatique, ce qui réduira dâautant les
chances de voir le peuple ivoirien faire un choix éclairé.â Quand Gueï sâest emparé du
pouvoir en décembre dernier, il avait pris lâengagement que âla liberté de la presse
sera[it] totale en Côte dâIvoireâ. Son gouvernement, dit le CPJ, âse classe aujourdâhui
parmi les pires dâAfrique au chapitre des violations de la liberté de la presseâ.