Dans un rapport rendu public le 4 juillet dernier, Reporters sans frontières (RSF), analyse la situation de la liberté de la presse dans le pays, quatre ans après quâun dernier journaliste eut été assassiné. âLa presse algérienne jouit actuellement dâune plus grande liberté de ton, qui sâest accompagnée de la création de nouveaux titres. On […]
Dans un rapport rendu public le 4 juillet dernier, Reporters sans frontières (RSF), analyse la situation de la liberté de la presse dans le pays, quatre ans après quâun dernier journaliste eut été assassiné. âLa presse algérienne jouit actuellement dâune plus grande liberté de ton, qui sâest accompagnée de la création de nouveaux titres. On compte actuellement plus de trente quotidiensâ, dit RSF. âMais les pouvoirs publics tentent de contrôler économiquement et de surveiller légalement cette ouverture. Et certaines sensibilités de la société algérienne ne se retrouvent pas ou peu dans les grands médias dâinformation.â
âLa majorité des affaires concernant les médias – dont 57 journalistes assassinés et cinq autres âdisparusâ – reste impunie. La quasi-totalité des journalistes tués entre 1993 et 1996 lâont été par des groupes armés islamistes, même si, pour certains de ces assassinats, on peut sâinterroger sur lâidentité des meurtriers. Dans le cas de trois journalistes âdisparusâ, les témoignages recueillis mettent en cause les forces de sécurité.â RSF ajoute que âlâÃtat garde [la] mainmise totale sur la télévision et la radio publiqueâ, tandis que âdans la presse écrite, les autorités restent omniprésentes, tant au niveau de lâimpression que de lâachat de papierâ. Aucun journaliste nâa été incarcéré depuis lâélection du président Bouteflika, mais âla loi sur la presse est contraire aux recommandations du Rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté dâexpression et dâopinion.â Selon RSF, âla loi algérienne prévoit en effet de lourdes peines de prison pour des délits de presse. Et les poursuites judiciaires à lâencontre des journalistes sont bien plus nombreuses que lâaffirment les autorités. Quant à lâaccès à lâinformation officielle, il est toujours aussi difficile.â
RSF recommande aux autorités algériennes, entre autres, dâouvrir des enquêtes sérieuses sur les assassinats et les âdisparitionsâ de journalistes, âafin que lâimpunité ne soit pas la règleâ. Le rapport a été établi à la suite de la dernière mission de RSF en Algérie, du 24 au 30 juin. Il y avait cinq ans que RSF ne sâétait rendu en Algérie, à cause notamment de lâimpossibilité dâobtenir des visas. Le version intégrale du rapport se trouve à http://www.rsf.fr.