Alors que les journalistes tanzaniens bénéficient d’une presse relativement dynamique et libre, ceux qui vivent à Zanzibar – une île semi-autonome située au large de la masse continentale – ne sont pas aussi chanceux, rapporte RAP21 (Réseau Africain pour la presse du XXIe siècle). La plupart des journaux appartiennent à l’État et évitent de critiquer […]
Alors que les journalistes tanzaniens bénéficient d’une presse relativement dynamique et libre, ceux qui vivent à Zanzibar – une île semi-autonome située au large de la masse continentale – ne sont pas aussi chanceux, rapporte RAP21 (Réseau Africain pour la presse du XXIe siècle). La plupart des journaux appartiennent à l’État et évitent de critiquer le gouvernement. Ceux qui le font en paient les conséquences.
En surface, Zanzibar semble posséder toutes les caractéristiques d’une presse libre, indique RAP 21. Il y a diversité de médias, dont 13 nouvelles publications qui ont reçu leur permis au cours des derniers mois, entre autres quatre journaux privés ? « Zanzibar Wiki Hii », « Marhaba », « ZIFF » et « Fahari Zanzibar ». « Les médias privés remplissent leur rôle et la situation de la liberté de la presse est très calme », fait valoir Ali J. Shamhuna, le ministre d’État de Zanzibar.
Mais Assah Mwambene, reporter au « Daily News », qui appartient à l’État, soutient que la plupart des journaux, à en juger par le contenu, ne sont pas indépendants. « Le ‘Zanzibar Wiki Hii’, par exemple, ne publie par d’articles critiques du gouvernement ». La plupart des journaux servent de porte-voix du gouvernement, dit Mwambene. « Il y a très peu de place pour la critique. Essentiellement, il n’y a pas de reportages indépendants sur le gouvernement. »
Les journaux qui osent critiquer le gouvernement sont pénalisés. En 2003, « Dira », un journal privé associé à l’opposition, a été fermé par le gouvernement parce qu’il aurait « violé l’éthique professionnelle » et « fomenté la haine entre le gouvernement et son peuple ».
Il avait fait paraître en janvier 2003 deux articles qui accusaient les enfants du Président Amani Karume d’utiliser l’influence de leur père pour acheter des sociétés commerciales appartenant à l’État. Au début de la présente année, « Dira » a vu sa demande de renouvellement de permis être rejetée.
Selon Gideon Shoo, qui administre un projet de surveillance des médias pour les élections de 2005 en Tanzanie, la polarisation de l’électorat de Zanzibar rend difficile le fonctionnement d’une presse libre et équitable. Très peu de médias fournissent des informations de manière impartiale.
En dépit de la situation, cependant, Mwambene se montre optimiste et souligne que le gouvernement de Zanzibar discute d’une nouvelle politique sur les médias et qu’une Loi sur l’accès à l’information, qui sera adoptée bientôt, étendra le domaine de la liberté de la presse.
Pour lire le dossier complet sur le site web de RAP21, aller à : http://www.rap21.org/article18601.html
Pour plus de renseignements sur la liberté de la presse à Zanzibar et en Tanzanie, voir à :
– Association mondiale des journaux : http://www.wan-press.org
– IFEX : http://ifex.org/en/content/view/full/79/
– MISA: http://www.misa.org/sothisisdemocracy/tanzania/tanzania.html
– Human Rights Watch : http://www.hrw.org/doc?t=africa&c=tanzan
– Institut international de la presse : http://www.freemedia.at/wpfr/Africa/tanzania.htm
– Profil de Zanzibar, par la BBC : http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/country_profiles/3850393.stm#media