La décision de la Cour suprême d’Allemagne, fin février, de donner aux procureurs le droit d’effectuer des descentes aux domiciles et dans les bureaux des journalistes pigistes et d’y saisir du matériel sans mandat, est une décision dangereuse qui menace la liberté de la presse. C’est ce que soutient la Fédération européenne des journalistes (FEJ) […]
La décision de la Cour suprême d’Allemagne, fin février, de donner aux procureurs le droit d’effectuer des descentes aux domiciles et dans les bureaux des journalistes pigistes et d’y saisir du matériel sans mandat, est une décision dangereuse qui menace la liberté de la presse. C’est ce que soutient la Fédération européenne des journalistes (FEJ) dans un rapport transmis par la Fédération internationale des journalistes (FIJ). « Les journalistes pigistes vont vivre désormais dans la crainte que la police ne vienne frapper à leur porte chaque fois qu’ils s’occupent d’une affaire de corruption ou d’activités illégales », a déclaré Gusti Glattfelder, président de la FEJ, le regroupement de journalistes le plus important d’Europe. D’après le rapport, la décision du tribunal donne aux reporters pigistes moins de protection juridique que les salles de rédaction des entreprises de presse, et toucherait presque la moitié des journalistes qui travaillent en Allemagne.
« Partout en Europe, on intimide les journalistes et on exerce sur eux des pressions pour qu’ils remettent leur matériel et les informations qu’ils trouvent dans l’exercice légitime de leurs activités journalistiques. Nous ne sommes pas la police et nous répugnons à être forcés d’agir de quelque façon qui compromette notre indépendance en tant que journalistes », de poursuivre Glattfelder. « Cette décision rendra la vie encore plus difficile pour les journalistes; elle menace notre obligation de protéger la confidentialité de nos sources ». La décision du tribunal fait suite à un cas concernant un reportage sur une organisation terroriste, mais il s’appliquera aux cas à venir et permettra aux procureurs de s’en prendre aux journalistes pigistes.