Le mouvement populaire qui a renversé le président Askar Akayev la semaine dernière au Kirghizistan était l’expression d’une colère dirigée non seulement contre la fraude électorale, la corruption et le népotisme au gouvernement, mais aussi contre la suppression de la liberté de parole dans ce pays d’Asie centrale, d’après ce que rapportent les membres de […]
Le mouvement populaire qui a renversé le président Askar Akayev la semaine dernière au Kirghizistan était l’expression d’une colère dirigée non seulement contre la fraude électorale, la corruption et le népotisme au gouvernement, mais aussi contre la suppression de la liberté de parole dans ce pays d’Asie centrale, d’après ce que rapportent les membres de l’IFEX.
Les manifestants se sont montrés très éloquents dans leur opposition au harcèlement que pratique le gouvernement contre les médias, dit Human Rights Watch. Le service kirghize de Radio Free Europe/Radio Liberty (Radio Azattyk) a été interrompu sur la majeure partie du pays quelques jours à peine avant l’élection du 27 février 2005.
Le gouvernement s’est également servi du monopole virtuel qu’il exerce sur les médias de masse pour discréditer les candidats de l’opposition et influencer injustement l’issue de l’élection.
Freedom House rapporte que cinq jours avant l’élection, les autorités ont coupé le courant à une imprimerie exploitée par une organisation non gouvernementale, la Fondation du Centre de soutien aux médias. L’imprimerie, qui offre des services d’impression professionnels à plus de soixante journaux locaux et régionaux, a été fermée peu après que Akayev eut réagi publiquement à des reportages selon lesquels lui et sa famille se seraient livrés à des actes de corruption.
D’après le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), les médias appartenant à l’État étaient virtuellement silencieux sur les manifestations anti-Akayev qui ont suivi l’élection. De hauts responsables du gouvernement ont empêché des journalistes de Radio-Télévision nationale kirghize (KTR) de rapporter les nouvelles sur les rassemblements organisés pour protester contre le vote. Pendant que les manifestants prenaient d’assaut les immeubles gouvernementaux le 24 mars, la télévision d’État diffusait des émissions sur la nature.
Pendant les manifestations, plusieurs journalistes ont été blessés, dont le chef du Syndicat indépendant des journalistes du Kirghizistan, selon ce que rapporte Adil Soz. Azamat Kalman a subi des fractures aux deux jambes le 23 mars lorsqu’il a été bousculé et poussé au bas d’une estrade pendant des affrontements entre partisans et adversaires d’Akayev.
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) appelle à une période de calme, pour que les journalistes puissent couvrir la transition politique du pays sans crainte d’être agressés. « Nous prions tous les journalistes de faire très attention et nous invitons particulièrement les employeurs des médias à faire en sorte que leur personnel soit formé convenablement et assuré avant de partir en mission », dit l’organisation.
Consulter les sites suivants :
– Index on Censorship : http://tinyurl.com/3sock
– Human Rights Watch : http://hrw.org/europe/kyrgyzstan/0305/
– Freedom House : http://www.freedomhouse.org/media/pressrel/022305.htm
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Kyrgyz25mar05na.html
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=3038&Language=EN
– Récit d’un témoin oculaire des manifestations de protestation : http://www.iwpr.net/index.pl?archive/rca2/rca2_363_5_eng.txt
– Institute for War and Peace Reporting : http://www.iwpr.net/index.pl?centasia_kyrgyzcrisis.html
– Révolution des Tulipes au Kirghizistan : http://www.carnegieendowment.org/publications/index.cfm?fa=view&id=16710
– Central Asia Watchdog : http://www.centralasiawatchdog.com/