Le gouvernement du Bélarus n’a fait aucun progrès pour améliorer les conditions de la libre expression au cours des deux dernières années et demie. Il a même étouffé encore davantage les journalistes et les rédacteurs, concluent le PEN de Norvège et Union internationale des éditeurs (UIE), après le passage d’une mission au pays le mois […]
Le gouvernement du Bélarus n’a fait aucun progrès pour améliorer les conditions de la libre expression au cours des deux dernières années et demie. Il a même étouffé encore davantage les journalistes et les rédacteurs, concluent le PEN de Norvège et Union internationale des éditeurs (UIE), après le passage d’une mission au pays le mois dernier. Et l’Union Européenne ne devrait rien entreprendre avec le Bélarus tant que celui-ci n’aura pas apporté d’améliorations, indique le rapport de la mission.
Pour la deuxième fois en trois ans, le PEN de Norvège s’est rendu, du 14 au 18 novembre, en mission d’exploration à Minsk et Hrodna (à 300 km à l’ouest de Minsk), cette fois en compagnie de l’UIE et du Syndicat des journalistes de Norvège. « L’absence de changement positif nous a conduits à conclure que les autorités du Bélarus, à l’initiative du président Alexander Loukachenko, cherchent à étouffer encore davantage la liberté d’expression dans le pays », déclare Carl Morten Iversen, du PEN de Norvège.
Iversen faisait allusion au contrôle que le président Loukachenko continue d’exercer sur les médias au moyen de tactiques administratives, qui font en sorte d’assurer que « les vues de l’opposition ne sont jamais communiquées à la majorité de la population ». Des lois sur la diffamation ont été promulguées sans débat. Tous les médias et toutes les organisations doivent s’inscrire à un registre auprès des autorités locales, et l’inscription peut être refusée ou révoquée en tout temps. Le gouvernement contrôle également la distribution des livres et des journaux au moyen de librairies et de kiosques d’État et d’un système national d’abonnement. Les éditeurs doivent passer à travers un système arbitraire d’attribution de permis d’éditer – que le gouvernement possède et exploite.
La mission a constaté que la presse indépendante au Bélarus se heurte à des amendes pour son journalisme critique, à l’absence de publicité d’État et à des restrictions quant à l’accès à l’information. Par ailleurs, la langue et la culture du Bélarus, réputées être la « langue de l’opposition », sont sévèrement restreintes.
Les membres de la mission exigent que l’Union Européenne ne participe pas à la Politique européenne de voisinage avec le Bélarus tant que le pays n’aura pas progressé en matière de liberté d’expression et de liberté de publier.
Plus particulièrement, le PEN de Norvège et l’UIE recommandent que les autorités du Bélarus abrogent toutes les lois pénales sur la diffamation, abolissent l’enregistrement arbitraire, les systèmes de distribution et d’attribution de permis, et ouvrent des espaces pour les débats publics avant de faire passer des modifications législatives excessives.
Ces recommandations, et d’autres aussi, sont énoncées avec précision dans le rapport de la mission, « Freedom of Expression in Belarus » (Liberté d’expression au Bélarus), accessible à :
– PEN de Norvège : http://tinyurl.com/22bf2d
– UIE : http://tinyurl.com/2fa396
(11 décembre 2007)