Les attaques contre les journalistes au Yémen par les autorités même du pays se produisent à une échelle et à une fréquence qui suscitent de graves inquiétudes, indiquent deux nouveaux dossiers rendus publics ce mois-ci. Le rapport d’ARTICLE 19, « Yemen: Freedom of Expression in Peril » (Yémen : La liberté d’expression en péril), se […]
Les attaques contre les journalistes au Yémen par les autorités même du pays se produisent à une échelle et à une fréquence qui suscitent de graves inquiétudes, indiquent deux nouveaux dossiers rendus publics ce mois-ci.
Le rapport d’ARTICLE 19, « Yemen: Freedom of Expression in Peril » (Yémen : La liberté d’expression en péril), se penche sur la détérioration de la situation de la libre expression au Yémen depuis quelques années, surtout depuis le 11-Septembre, soit depuis que les autorités se sont associées aux États-Unis dans leur guerre contre la terreur et ont arrêté des gens soupçonnés d’appartenir à al-Qaïda – et les journalistes qui couvraient la répression. En dépit du reflux des arrestations, les autorités continuent de poursuivre, d’emprisonner et même d’agresser physiquement les journalistes.
La libre expression est en outre menacée par une « magistrature faible et corrompue qui ne parvient pas à appliquer les garanties constitutionnelles et à réparer les torts subis par les journalistes ». ARTICLE 19 attire l’attention sur les poursuites intentées récemment contre des rédacteurs devant le Tribunal pénal spécial sur le terrorisme pour qu’ils répondent à des accusations de terrorisme, ce qui pourrait leur valoir la peine de mort.
Les restrictions du gouvernement en ce qui concerne la libre expression ne se limitent pas aux médias; les femmes sont souvent flétries dans des campagnes d’insultes sexistes, dit le rapport. ARTICLE 19 recommande que le Yémen adopte une législation anti-discriminatoire afin de contribuer à « habiliter les femmes à exercer leur droit à la liberté d’expression ».
Télécharger « Yemen: Freedom of Expression in Peril » ici :
– en anglais : http://tinyurl.com/ywgcu8
– en arabe : http://tinyurl.com/2gjtfz
Par ailleurs, le groupe local de défense de la liberté de la presse Women Journalists Without Chains (Femmes journalistes sans chaînes, WJWC) constate dans son rapport annuel sur la liberté de la presse au Yémen que les 131 violations commises contre la presse l’an dernier étaient presque le double du nombre de 2006. Le WJWC souligne que cet accroissement peut s’expliquer par le nouveau zèle que déploient les autorités à empêcher l’accès à l’information et à en bloquer la circulation.
Les journalistes qui osent couvrir des manifestations de protestation et les critiques des autorités sont visés, encore plus même que les protestataires eux-mêmes. « Il est évident que la préoccupation majeure de l’État était de bloquer et d’interdire la circulation de l’information et la couverture des événements plutôt que de simplement poursuivre telle ou telle entreprise de presse ou tel ou tel reporter », dit le WJWC.
Selon le WJWC, il faut de toute urgence une loi sur la liberté d’accès à l’information qui garantisse « des voies convenables et sûres » pour accéder aux renseignements ainsi que la possession d’installations de presse.
Lire le rapport intégral ici, avec des précisions sur chacune des violations commises : http://tinyurl.com/2nstxh, et aller sur le site web de WJWC : http://womwnpress.org/
(15 janvier 2008)