LâInstitut pour la presse et la société (IPYS) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que la Commission électorale péruvienne entend imposer une amende dâenviron 84 000 $ US à une station de télévision indépendante, âCanal Nâ, pour avoir diffusé âpar inadvertanceâ un sondage électoral le 5 avril. Selon lâIPYS, la Commission […]
LâInstitut pour la presse et la société (IPYS) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que la Commission électorale péruvienne entend imposer une amende dâenviron 84 000 $ US à une station de télévision indépendante, âCanal Nâ, pour avoir diffusé âpar inadvertanceâ un sondage électoral le 5 avril. Selon lâIPYS, la Commission électorale prétend que la station a contrevenu à lâarticle 191 de la loi électorale du Pérou qui âinterdit aux médias de répandre des informations sur les préférences des électeursâ moins de 15 jours avant lâélection, qui sâest déroulée le 9 avril. Non seulement cette amende est scandaleuse, dit le CPJ, mais lâarticle 191 lui-même âempêche le plein exercice de la liberté dâexpressionâ. Les résultats du sondage ont été livrés par un des participants à un forum de discussion transmis en direct, malgré que les organisateurs du forum leur avaient donné instruction de ne pas mentionner ces statistiques. Les deux groupes font remarquer que Canal N, qui a déjà critiqué ouvertement le gouvernement, se voit imposer une amende beaucoup plus lourde que les autres radiodiffuseurs ayant commis des infractions similaires dans le passé. Dâaprès lâIPYS, Canal N a offert une couverture équilibrée de la campagne électorale et a joué un rôle essentiel dans le processus démocratique.
Le CPJ rapporte par ailleurs quâau cours de la campagne un certain nombre de âvoix critiques ont dans lâensemble été réduites au silenceâ. La censure inclut la fermeture de stations de radio, le refus dâaccréditer un journal pour quâil couvre la campagne électorale et des menaces contre cinq autres journalistes au moins, qui sâétaient montrés critiques à lâégard du gouvernement. En février, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait souligné que les observateurs sur place au Pérou pendant la période préélectorale estimaient que la campagne avait été entachée par lâabsence dâobjectivité dans les médias. [Mise à jour du âCommuniquéâ 9-08 de lâIFEX.] Le Centre pour lâétude de la démocratie, rattaché à lâUniversité Queenâs de Kingston, au Canada, a mis sur pied un site web pour suivre la campagne électorale et transmettre des renseignements sur son déroulement. Au 11 avril, environ 78 pour 100 des bulletins ont été dépouillés. Le site web se trouve à http://csd.queensu.ca/peru2000/.