Au Maroc, les progrès au chapitre des droits de la personne au cours de la dernière décennie sont gravement menacés par les mesures que prend le gouvernement pour combattre le terrorisme, peut-on lire en guise d’avertissement dans un nouveau dossier de Human Rights Watch. Dans un document intitulé « Human Rights at a Crossroads » […]
Au Maroc, les progrès au chapitre des droits de la personne au cours de la dernière décennie sont gravement menacés par les mesures que prend le gouvernement pour combattre le terrorisme, peut-on lire en guise d’avertissement dans un nouveau dossier de Human Rights Watch.
Dans un document intitulé « Human Rights at a Crossroads » [« Les droits de la personne à un carrefour »], le groupe affirme que les lois antiterroristes promulguées en mai 2003 ont investi les autorités de pouvoirs extrêmement étendus qui les habilitent à détenir des individus soupçonnés d’être des militants islamistes, et arrêter les journalistes qui couvrent les questions reliées au terrorisme.
Aux termes de la Loi pour combattre la terreur (Loi 03.03), le terrorisme est défini vaguement de façon à inclure la « promulgation et [la] dissémination de propagande ou de publicité » pour appuyer des actes délibérés dont « l’objectif principal consiste à perturber l’ordre public par l’intimidation, la force, la violence, la peur ou la terreur ».
Cette définition du terrorisme est appliquée pour reconnaître la culpabilité des journalistes qui « incitent à la violence » et les incarcérer, dit Human Rights Watch. Les journalistes et les autres qui « ont connaissance de renseignements concernant des délits terroristes » et qui ne les rapportent pas aux autorités sont passibles de peines de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans.
Plusieurs journalistes ont été arrêtés et condamnés à la prison en 2003, aux termes de la loi antiterroriste. Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), trois rédacteurs des hebdomadaires « Al-Sharq » et « Al-Hayat Al-Maghribiya » ont été accusés de soutenir des actes terroristes après avoir fait paraître un article qui abordait l’histoire du mouvement islamiste au Maroc et ses relations alléguées avec les services de renseignements du pays. En août, les trois journalistes ont été condamnés à des peines de un à trois ans de prison. Leurs publications ont aussi été suspendues pendant trois mois.
Selon Human Rights Watch, les États-Unis et l’Union européenne, qui tissent des relations plus étroites avec le Maroc afin de combattre le terrorisme, ont la responsabilité de veiller à ce que le Maroc s’acquitte aussi de ses obligations en vertu des traités internationaux relatifs aux droits de la personne.
Lire le dossier de Human Rights Watch : http://hrw.org/french/reports/2004/morocco1004/
Aller à :
– Reporters sans frontières :
http://www.rsf.org/une_pays-34.php3?id_mot=57&Valider2=OK
– Dossier du CPJ sur le Maroc : http://www.cpj.org/attacks03/mideast03/morocco.html
– Institut international de la presse : http://www.freemedia.at/wpfr/Mena/morocco.htm