Quatre journalistes qui travaillaient pour des journaux islamistes au Pakistan ont été arrêtés la semaine dernière après que la police de Karachi eut effectué des descentes dans leurs bureaux dans le cadre d’une accélération de la lutte que mène le pays contre l’extrémisme, selon ce que rapportent la Fondation de la presse du Pakistan (PPF) […]
Quatre journalistes qui travaillaient pour des journaux islamistes au Pakistan ont été arrêtés la semaine dernière après que la police de Karachi eut effectué des descentes dans leurs bureaux dans le cadre d’une accélération de la lutte que mène le pays contre l’extrémisme, selon ce que rapportent la Fondation de la presse du Pakistan (PPF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Le Conseil des éditeurs de journaux du Pakistan (Council of Pakistan Newspaper Editors, CPNE) a condamné le raid contre « Zarb-I-Islam », un hebdomadaire en langue ourdoue, et l’arrestation de son rédacteur en chef, Nasir Ali Jahangir, et celle du reporter Mohammad Saleem. Le CPNE exige que le gouvernement relâche immédiatement les deux journalistes et que l’affaire soit réglée devant un tribunal libre et équitable.
Trois autres publications, « Ummat », « Ghazi » et « Friday Special » ont aussi fait l’objet de descentes de la police et ont été fermées.
Le rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Wujood », Mohammad Tahir, a été arrêté le 19 juillet, le même jour où la police procédait aux descentes dans les bureaux d’un autre hebdomadaire « Ghazi » et d’un quotidien, « Ummat » et confisquait des exemplaires des publications.
La police ne visait pas uniquement les quatre journalistes. Plusieurs camelots ont aussi été arrêtés parce qu’ils distribuaient les journaux.
La police aurait déclaré en outre que ces gestes s’inscrivent dans le cadre du train de mesures prises par le Président Pervez Moucharraf pour retirer de la circulation les écrits haineux. Aucune accusation n’a été portée contre les publications, et des sources policières ont déclaré à la PPF que la police attendait d’autres directives avant de déterminer s’il y a lieu de procéder à des mises en accusation.
Réagissant aux raids et aux arrestations de Karachi, Reporters sans frontières (RSF) a fait connaître sa préoccupation devant les violences commises pendant l’application de ces mesures de répression massive. Selon l’organisation, la crédibilité de la politique antiterroriste du Président Moucharraf sera jugée en fonction de son aptitude à faire « respecter la loi et non de son emploi pour faire taire les opposants ».
Pour sa part, la Directrice générale du CPJ, Ann Cooper, a déclaré que son organisation était « préoccupée par le fait que le gouvernement du Pakistan exploite la peur de l’extrémisme religieux et sectaire pour exercer des pressions sur les journaux et limiter la liberté de la presse ».
Les arrestations des artisans des médias surviennent à un moment où une répression massive des extrémistes islamistes est en cours au Pakistan. Récemment, la police a détenu environ 200 personnes soupçonnées d’être des extrémistes lors d’une série de raids dans des écoles religieuses, des mosquées et ailleurs.
Pour plus de renseignements, voir à :
– PPF : http://pakistanpressfoundation.org/userMediaFilesDetails.asp?uid=5893
– PPF : http://pakistanpressfoundation.org/userMediaFilesDetails.asp?uid=5882
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Pak20july05na.html
– VOA : Selon des analystes, de nombreuses écoles religieuses du Pakistan transmettent une vision intolérante du monde
http://www.voanews.com/english/Many-Pakistani-Madrassas-Teach-World-View-of-Intolerance.cfm
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=14486
– BBC : Descente de la police pakistanaise qui détient 200 personnes
http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/south_asia/4697281.stm