Amnistie Internationale se dit « profondément préoccupée » que la police utilise de manière abusive de nouvelles lois antiterroristes pour punir les manifestants qui protestent contre les gouvernements qui envisagent de privatiser la distribution de l’eau au Salvador. La journaliste Maria Haydee Chicas et treize autres ont été arrêtés le 2 juillet pour avoir commis […]
Amnistie Internationale se dit « profondément préoccupée » que la police utilise de manière abusive de nouvelles lois antiterroristes pour punir les manifestants qui protestent contre les gouvernements qui envisagent de privatiser la distribution de l’eau au Salvador.
La journaliste Maria Haydee Chicas et treize autres ont été arrêtés le 2 juillet pour avoir commis des « actes de terrorisme » pendant une manifestation dans la cité coloniale de Suchitoto, au nord de San Salvador, selon ce que rapportent Reporters sans frontières (RSF), Amnistie et des dépêches locales.
Environ 100 membres de groupes communautaires et d’ONG ont bloqué plusieurs routes menant à la ville avant le passage du président Elías Antonio Saca, qui devait dévoiler sa nouvelle « Politique nationale de décentralisation » qui, selon les militants, aurait pour effet de privatiser la distribution de l’eau.
Comencée paisiblement, la manifestation a tourné à la violence et environ 25 personnes ont été blessées l’intervention de la police, celle-ci distribuant des gaz lacrymogènes et tirant des balles de caoutchouc, rapporte RSF. Chicas, qui travaille au bureau des communications de l’Association des communautés rurales pour le développement du Salvador (Asociación de Comunidades Rurales para el Desarrollo de El Salvador, CRIPDES), et quatre collègues ont été arrêtés tandis qu’ils se rendaient à la manifestation. Au total, quatorze personnes ont été arrêtées, treize d’entre elles ont été condamnées le 7 juillet à trois mois de « détention provisoire » – apparemment pour permettre au procureur public de rassembler des preuves à l’appui des accusations de terrorisme, de désordre public et d’association illégale.
Bien que Chicas trois autres personnes aient été remises en liberté conditionnelle, elle ne peut quitter le pays et doit se rapporter au tribunal toutes les deux semaines, dit RSF. Son procès est prévu pour octobre 2007, et elle sera passible d’une peine extraordinaire qui pourrait aller jusqu’à 40 ans de prison.
La Loi spéciale du Salvador contre les actes de terrorisme, entrée en vigueur en septembre dernier, est calquée sur le « Patriot Act » des États-Unis. Amnistie craint que les dirigeants de la communauté n’aient été arrêtés en vertu des nouvelles lois pour empêcher d’autres protestations.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=22867
– Amnistie : http://tinyurl.com/279lla
– Common Dreams : http://tinyurl.com/yuo5gq
– « El Salvador: What Bloggers are Saying about Protesters and Terrorism » [Salvador : Ce que disent les blogueurs sur les manifestants et sur le terrorisme] sur Global Voices : http://tinyurl.com/2pmjtp
(Photo : La police sur la scène de barrages routiers à Suchitoto. Photo courtoisie de http://www.laprensagrafica.com)
(31 juillet 2007)