Les mesures de répression qui se sont abattues récemment sur le groupe de presse Jang Publishing Group (JPG), la société éditrice de journaux la plus importante du Pakistan, et qui semblent imposées en représailles à des reportages critiques parus dans les journaux du groupe, soulèvent lâindignation dans le pays et ailleurs dans le monde, selon […]
Les mesures de répression qui se sont abattues récemment sur le groupe de presse Jang Publishing
Group (JPG), la société éditrice de journaux la plus importante du Pakistan, et qui semblent
imposées en représailles à des reportages critiques parus dans les journaux du groupe, soulèvent
lâindignation dans le pays et ailleurs dans le monde, selon la Fondation de la presse du Pakistan
(PPF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF).
Dâaprès RSF, les journalistes croient que le groupe Jang est dans la mire du gouvernement depuis
août dernier, surtout à la suite de révélations de corruption au sein du gouvernement du Premier
ministre Nawaz Charif. Les comptes bancaires du groupe ont été gelés jusquâà ce que celui-ci
accepte de payer une amende de deux milliards de roupies (47 millions de dollars américains, ou
35 millions dâeuros) pour âévasion fiscaleâ, ce qui ne serait quâune accusation montée de toutes
pièces. Plus dâune douzaine de journalistes des publications du groupe Jang ont été la cible
dâintimidations et de menaces – certains de violences physiques, dâautres de perdre leur emploi.
Dâautres encore ont vu leurs conversations téléphoniques espionnées. Le gouvernement a
également disposé des agents de la âFederal Investigation Agencyâ [Agence fédérale dâenquête]
(FIA) et des policiers autours des immeubles qui abritent les quotidiens du groupe, âJangâ et âThe
Newsâ, et a confisqué le papier-journal afin dâempêcher toute publication.
Le 7 février dernier, rapporte la PPF, lors dâune rencontre avec les éditeurs, le sénateur Saif ur
Rahman a déclaré que âle gouvernement nâavait pas lâintention dâimposer quelque restriction à la
presse, ni dâentamer quelque poursuite que ce soit contre le groupe Jangâ. Le sénateur a aussi
affirmé que âle papier-journal avait été rendu, conformément à lâordre de la Cour suprême,
certains comptes du groupe ont été débloqués pour permettre de payer les salaires des
travailleurs, et les agents de la FIA ont été retirés des bureaux des journauxâ. Le sénateur Rahman
est mêlé à la controverse, ayant apparemment menacé le rédacteur en chef du quotidien âAusafâ
de fermer ses portes parce quâil avait fourni du papier-journal au groupe Jang. Malgré lâannonce
dâun règlement, dit la PPF, le directeur de la division des journaux du groupe Jang, Mir Shakil ur
Rahman, aurait affirmé que ce règlement ne mettait pas fin au litige, et aurait dit que les nouvelles
mesures pour mettre fin aux restrictions imposées au groupe Jang nâétaient toujours pas
appliquées.
La PPF affirme que, récemment, âpour protester contre ces mesures, des journalistes de la scène
parlementaire ont procédé à un débrayage symbolique des galeries de la presse, et ne sont
retournés au travail quâaprès que le gouvernement les eut assurés dâétudier la questionâ.
Le 2 février, des journalistes de Lahore qui ont constitué un groupe appelé âComité pour la presse
libreâ ont entamé une grève de la faim pour protester contre le harcèlement que subit le groupe
Jang. Certains membres du Comité appartiennent au âJournalists Resource Centreâ [Centre de
ressources des journalistes]. Pour en savoir plus sur les activités de ces groupes, y compris sur la
grève de la faim et les protestations qui ont suivi la répression contre le groupe Jang, consulter
leur site web à lâadresse www.syberwurx.com/jrc/press. »>http://www.syberwurx.com/jrc/press »>www.syberwurx.com/jrc/press.