Des dizaines de marches se sont déroulées à travers le monde pendant le week-end pour appuyer le peuple birman, mais le gouvernement militaire du pays continue d’arrêter les militants de la démocratie tout en faisant mine de relâcher sa poigne de fer sur les communications, selon ce que rapportent Mizzima News, l’Alliance de la presse […]
Des dizaines de marches se sont déroulées à travers le monde pendant le week-end pour appuyer le peuple birman, mais le gouvernement militaire du pays continue d’arrêter les militants de la démocratie tout en faisant mine de relâcher sa poigne de fer sur les communications, selon ce que rapportent Mizzima News, l’Alliance de la presse de l’Asie du Sud-Est (SEAPA), les sources de nouvelles provenant de Birmans en exil et les dépêches.
Tandis que le Conseil de sécurité des Nations Unies se réunissait de nouveau le 9 octobre pour discuter de la Birmanie, les dépêches rapportaient que la présence à Rangoon des forces de sécurité avait été considérablement réduite. Mais Reporters sans frontières (RSF) et l’Association des médias de Birmanie (BMA) affirment que, même si quatre des neuf journalistes arrêtés depuis le début des manifestations de protestation, en août, ont été relâchés, on craint la reprise de la répression et l’arrestation d’autres journalistes.
La police arrête les gens au moyen de photos et de vidéos des manifestations, notamment des séquences prises par des policiers en civil, disent Mizzima News, RSF et des dépêches d’origine locale. Le ministère de l’Information, l’agence de nouvelles officielle et les forces de sécurité auraient été avisés de collaborer afin d’identifier les « journalistes citoyens ».
Au cours de la dernière semaine, la Birmanie a permis un certain accès à l’Internet, mais elle le restreint aux sites birmans et aux courriels qui se terminent par l’adresse de la Birmanie, , rapporte RSF. Mais Mizzima News prévient que les connections ouvertes d’Internet peuvent aider la junte à déterminer avec précision d’où provient le signal et ainsi de cibler les critiques. RSF rapporte en outre que de nombreux magazines privés n’ont toujours pas fait leur réapparition dans les kiosques à journaux. Certains d’entre eux refusent de publier de la propagande tandis que les autres attendent que la censure militaire approuve leur prochain numéro.
Par ailleurs, des gens de partout dans le monde sont descendus dans les rues le week-end dernier pour appuyer les manifestants en Birmanie. Le 6 octobre, proclamé Journée internationale d’action en faveur de la Birmanie, les gens ont marché en Mongolie, en Malaisie, en Thaïlande, en Autriche, en Belgique, en France, en Irlande, au Royaume-Uni, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Canada et aux États-Unis, indique un dossier d’Amnistie Internationale.
À Tokyo, au Japon, des centaines de personnes, dont des exilés birmans, ont pleuré la mort du vidéojournaliste Kenji Nagai, touché mortellement à Rangoon le 27 septembre. Des séquences sorties clandestinement de Birmanie sont apparues qui montraient un soldat tirant à bout portant sur Nagai, mais le régime affirme qu’il a été atteint par accident.
À Singapour, un dirigeant et trois autres membres du Parti Démocratique de Singapour (SDP), d’opposition, ont été arrêtés lors d’une manifestation de protestation contre les liens commerciaux qu’entretient la ville-État avec la Birmanie. Au Sri Lanka, environ 100 moines de cinq pays se sont rassemblés près de l’enceinte abritant les locaux des Nations Unies à Colombo pour marquer leur appui aux protestations en faveur de la démocratie.
Le site a inauguré ce qu’il appelle « une campagne de publicité massive dans les principaux journaux » à l’échelle mondiale, à commencer par le « Financial Times » et le « South China Morning Post », pour faire pression sur la Chine au sujet de la Birmanie. Avaaz soutient que plus de 700 000 personnes ont signé une pétition qui vise la Chine.
Human Rights Watch lance un appel à l’action au niveau des entreprises. « Les sociétés commerciales qui font des affaires en Birmanie font valoir que leur présence est constructive et qu’elle bénéficie au peuple birman, mais elles n’ont toujours pas condamné les violations commises par le gouvernement contre ses propres citoyens », dit l’organisation. « Rester tranquille pendant que les moines et autres manifestants non violents sont assassinés et emprisonnés n’est pas l’indice d’un engagement constructif. »
Consulter les sites suivants :
– Mizzima News : http://www.mizzima.com/
– SEAPA : http://www.seapabkk.org/
– RSF, à propos des cinq journalistes toujours en prison : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=23899
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2007/10/01/burma16995.htm
– Amnistie, à propos des marches partout dans le monde : http://web.amnesty.org/pages/mmr-011007-news-eng
– Décès du journaliste japonais :
http://www.bma-online.org/BMW_2007_Oct_Dec.html#0
– Manifestation à Singapour : http://www.reuters.com/article/newsOne/idUSSIN30196720071008
– Pétition d’Avaaz.org : http://www.avaaz.org/en/stand_with_burma/u.php?cl=22046875
(Photo courtoisie de Mizzima News : Des membres de la Ligue des Femmes de Birmanie recueillent des signatures pendant le « Deuxième Parlement populaire » à Shillong, dans le nord-est de l’État indien de Meghalay.)
(9 octobre 2007)