Le gouvernement du Yémen accable de mesures répressives les journalistes de la presse indépendante et de l’opposition, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Le CPJ a fait parvenir le 17 mai une lettre au Président Ali Abdullah Saleh pour dénoncer les poursuites intentées contre six journaux qui ont publié des articles critiques […]
Le gouvernement du Yémen accable de mesures répressives les journalistes de la presse indépendante et de l’opposition, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Le CPJ a fait parvenir le 17 mai une lettre au Président Ali Abdullah Saleh pour dénoncer les poursuites intentées contre six journaux qui ont publié des articles critiques vis-à-vis des autorités. Depuis février, dit le CPJ, « les autorités ont pris une série de mesures répressives contre les journalistes, dont l’arrestation de rédacteurs en chef et de reporters, la suspension et la censure de publications et le harcèlement extrajudiciaire de journalistes par les agents des forces de sécurité et des individus que l’on présume être des agents de l’État. » Selon la directrice générale du CPJ, Ann Cooper, « cette vague récente d’attaques contre la presse a créé au Yémen un climat d’intimidation extrêmement malsain pour tous les journalistes. Nous faisons appel au Président Ali Abdullah Saleh pour qu’il prenne l’initiative de mettre fin à cette grave détérioration de la liberté de la presse. » Au moins trois journalistes ont été arrêtés cette année, un important journal londonien a été interdit et le directeur d’une publication a été sauvagement agressé par des inconnus.
L’un des journaux poursuivis, « Al-Ayyam », indépendant, pourrait être fermé définitivement s’il était reconnu coupable. Le 15 mai, le rédacteur en chef Hisham Basharahil et le journaliste Ali Haitham al Gharib ont été accusés d’instigation aux « dissensions nationales », de propager « l’esprit du séparatisme » et de nuire à « l’unité nationale » à cause d’un article, paru en février, critiquant la structure actuelle de gouvernement, où les politiciens des provinces du nord gouvernent les provinces du sud. D’après le CPJ, « depuis la guerre civile de 1994, les tensions entre le nord et le sud portent souvent sur les questions d’administration locale et de domination politique régionale »