À Bahreïn, les citoyens accentuent leurs demandes de réformes politiques et sociales, et ils utilisent manifestations, publications et forums de discussion en ligne pour s’exprimer, donner leur opinion et faire part de leurs préoccupations, selon ce que rapporte l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (Egyptian Organization for Human Rights, EOHR). En réaction, […]
À Bahreïn, les citoyens accentuent leurs demandes de réformes politiques et sociales, et ils utilisent manifestations, publications et forums de discussion en ligne pour s’exprimer, donner leur opinion et faire part de leurs préoccupations, selon ce que rapporte l’Organisation égyptienne de défense des droits de la personne (Egyptian Organization for Human Rights, EOHR). En réaction, les autorités recourent à des mesures de plus en plus agressives et violente pour étouffer le mécontentement public, indique un rapport de l’EOHR sur la libre expression dans le pays.
Au cours de la dernière année, le gouvernement a rendu plus difficile pour les citoyens de Bahreïn de critiquer le pouvoir en place, dit l’EOHR.
En septembre 2004, les autorités ont fermé le Centre des droits de la personne de Bahreïn (Bahrain Centre for Human Rights, BCHR), affirmant qu’il violait les lois du pays en « s’ingérant dans les affaires politiques » et dans celles d’un pays voisin. L’affaire est survenue après que le directeur du centre, Abdul Hadi Al-Khawaja, eut fait une présentation lors d’un séminaire parrainé par le BCHR et tenu dans la capitale, Manama, qui mettait en lumière les problèmes sociaux et économiques de Bahreïn. Al-Khawaja a fait valoir que la corruption et la distribution inégale de la richesse menaient à la détérioration des conditions de vie à Bahreïn.
Encore récemment, le gouvernement a empêché des citoyens de tenir des rassemblements et des manifestations avant la tenue du « Forum de l’Avenir », que parrainent les États-Unis, et qui réunira en novembre 2005 à Bahreïn des leaders du G8 pour discuter de réformes au Moyen-Orient.
Dans les médias, journalistes, journaux et blogueurs se heurtent à des restrictions croissantes, dit l’EOHR. Au cours des six derniers mois, au moins trois blogueurs et utilisateurs de l’Internet affiliés au site web Bahrain Online (http://www.bahrainonline.org) ont été détenus puis relâchés.
Bahrain Online permet aux utilisateurs de l’Internet d’afficher des commentaires sur des questions politiques, sociales et religieuses. Il affiche régulièrement des messages très critiques à l’égard des autorités. Après les arrestations, le ministère de l’Information a ordonné au site web et aux modérateurs de blogs d’enregistrer leurs sites auprès du Ministère et d’assumer la responsabilité légale du matériel publié sur leurs sites.
Par ailleurs, une loi sur la presse modifiée en 2002 encourage une culture d’autocensure, dit l’EOHR. La nouvelle loi renforcée prévoit des peines plus sévères pour les délits de presse et interdit la « diffamation de la personne du Roi », ce qui sert à censurer toute forme de critique adressée au Roi Khamad bin Isa Al Khalifa et à la famille royale.
Lors d’entrevues avec l’EOHR, des journalistes ont également affirmé que des officiers du ministère de l’Information exercent des pressions auprès des éditeurs et des reporters pour leur dire ce qu’ils devraient ou ne devaient pas publier.
Pour lire le rapport complet de l’EOHR, aller à :
http://ifex.org/en/content/view/full/68786/
Consulter les sites suivants :
– EOHR : http://www.eohr.org
– RSF : http://www.rsf.org/une_pays-34.php3?id_mot=158&Valider=OK
– Human Rights Watch : http://hrw.org/doc?t=mideast&c=bahrai
– Rapport du CPJ sur Bahreïn : http://www.cpj.org/attacks04/mideast04/bahrain.html
– Comité pour la protection des blogueurs : http://committeetoprotectbloggers.civiblog.org/