Un tribunal du Chili a maintenu la culpabilité de la journaliste chilienne Alejandra Matus à des accusations dâoutrage, rapporte la Société interaméricaine de la presse (SIP). Dans une lettre quâelle a fait parvenir au président Ricardo Lagos, la SIP réitère son appel à lâabrogation des lois sur les insultes, qui stipulent que le mépris (« desacato ») […]
Un tribunal du Chili a maintenu la culpabilité de la journaliste chilienne Alejandra Matus à des accusations dâoutrage, rapporte la Société interaméricaine de la presse (SIP). Dans une lettre quâelle a fait parvenir au président Ricardo Lagos, la SIP réitère son appel à lâabrogation des lois sur les insultes, qui stipulent que le mépris (« desacato ») constitue une infraction de nature criminelle. Matus est lâauteure dâun ouvrage intitulé « El Libro Negro de la Justicia Chilena » [Le Livre noir de la justice chilienne], interdit, qui dénonce la corruption du système judiciaire, le népotisme et les abus de pouvoir. Alejandra Matus vit maintenant en exil à Miami, aux Ãtats-Unis. Le 19 décembre dernier, un juge chilien a mis fin, temporairement, aux procédures judiciaires entamées dans cette affaire, maintenant par le fait même lâordre dâarrestation de Matus, lancé en novembre. Selon la SIP, Matus ne disposant plus de recours, ne peut plus rentrer dans son pays avant quâil la prescription, dans treize ans.
Dans le numéro du quatrième trimestre de 2000 de la revue « IPI Global Journalist » de lâInstitut international de la presse (IIP), Matus raconte son expérience dans ses propres mots. « Je ne suis quâune journaliste, et je répugne à mâengager dans des causes politiques », écrit-elle. « Si jâavançais quelque thèse que ce soit dans ces 350 pages, ce serait que le système judiciaire chilien nâa jamais été indépendant, peu importe le parti au pouvoir. » Matus ajoute que le président Lagos sâest montré sympathique à sa situation, et quâil a tenté de modifier lâarticle 6b de la Loi sur la sécurité nationale, pour quâelle puisse rentrer au pays et pour mettre fin à la censure dont est frappé son livre. Mais le Congrès a rejeté la proposition de Lagos, et une deuxième proposition semble destinée à subir le même sort, dit-elle. La journaliste a bénéficié dâune bourse Hellman-Hammett au printemps 2000. [Mise à jour du « Communiqué » 9-13 de lâIFEX.]