LâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF) et les Journalistes canadiens pour la liberté dâexpression (CJFE) rapportent lâassassinat, le 8 juillet, dâAlegria Gustavo, journaliste de « Radio nacional de Angola » (RNA). Les quatre organisations rapportent que Gustavo a été abattu par le vice-administrateur provincial Matias […]
LâInstitut des médias dâAfrique australe (MISA), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF) et les Journalistes canadiens pour la liberté dâexpression (CJFE) rapportent lâassassinat, le 8 juillet, dâAlegria Gustavo, journaliste de « Radio nacional de Angola » (RNA). Les quatre organisations rapportent que Gustavo a été abattu par le vice-administrateur provincial Matias Kassoma, alors quâil quittait une soirée. Des amis du journaliste, témoins de la scène, auraient roué de coups le meurtrier et lâauraient laissé dans un état critique. RSF, le CPJ et le CJFE ont demandé au gouvernement une enquête en profondeur. Le MISA fait remarquer que le gouvernement angolais nâest toujours pas parvenu à élucider les assassinats des journalistes Ricardo de Mello, Feliciano Zau Bunga, Antonio Casimiro et Simão Roberto.
Le meurtre dâAlegria Gustavo survient alors que les conditions de la liberté de la presse se détériorent, selon RSF. Entre autres sujets de préoccupation, note RSF, il y a la décision du radiodiffuseur catholique Rádio Ecclésia de suspendre ses émissions dâinformations. La station de radio, qui depuis le 9 juillet ne diffusait plus que de la musique religieuse, avait pris cette décision pour se protéger contre la possibilité dâêtre fermée par les autorités, dit RSF. Le MISA ajoute que le quotidien « Jornal de Angola », que le gouvernement possède et contrôle, a traité récemment Rádio Ecclésia de nouvelle version de VORGAN, la station de radio des rebelles de lâUNITA, hostiles au gouvernement, et sâen est pris à sa couverture de la réinstallation forcée des résidents du quartier Boavista de la capitale, Luanda.
Plusieurs journalistes se heurtent à lâintervention des autorités lorsquâils tentent de couvrir la réinstallation forcée de quelque 13 000 familles de Boavista, dit le CPJ. Lors dâun incident, le 13 juillet, la police a empêché le journaliste et militant des droits de la personne Rafael Marques et le journaliste de la BBC Justin Pearce de photographier et dâinterroger les résidents déplacés dans un camp situé à Viana, à environ 40 km de Luanda. Marques a par la suite été détenu, interrogé et accusé dâavoir fait de lâ »agitation » dans le camp. Il a été relâché environ une heure plus tard, dit le CPJ. Selon le reportage de Pearce à la BBC, le gouvernement affirme que Boavista nâest pas un endroit sûr pour y habiter, mais il semble que le quartier soit réservé à un projet commercial.
Entre-temps, le MISA rapporte que Gilberto Neto, reporter au quotidien indépendant « Folha 8 », a été arrêté le 7 juillet pour sâêtre rendu à Malange, dans le nord de lâAngola. Son « crime », selon le MISA, serait de sây être rendu en tant que journaliste, sans lâautorisation du gouverneur local, Flavio Fernando. Le CJFE qualifie pour sa part lâincident de « tentative directe des autorités de lâÃtat pour limiter lâautonomie de la presse ».
Pour de plus amples renseignements, consulter www.misanet.org, www.rsf.fr et www.cpj.org.