La vérification fiscale de grande envergure des principaux médias de Corée du Sud, qui sâest surtout concentrée sur les journaux les plus critiques du gouvernement, augure mal des réformes de la presse annoncées récemment par le président Kim Dae-jung, rapporte Reporters sans frontières (RSF). Lâorganisation craint en effet que lâenquête fiscale ne menace le pluralisme […]
La vérification fiscale de grande envergure des principaux médias de Corée du Sud, qui sâest surtout concentrée sur les journaux les plus critiques du gouvernement, augure mal des réformes de la presse annoncées récemment par le président Kim Dae-jung, rapporte Reporters sans frontières (RSF). Lâorganisation craint en effet que lâenquête fiscale ne menace le pluralisme de lâinformation à la veille dâune période électorale.
Le gouvernement a demandé au service des impôts dâeffectuer, à partir de février 2001, une vérification fiscale générale des principaux médias du pays, précise RSF. Dâabord prévu pour une période de deux mois, le contrôle fiscal concernait au début une vingtaine de médias publics et privés mais, dit RSF, peu à peu, les enquêteurs se sont concentrés sur les journaux les plus critiques à lâégard du gouvernement du président Kim. Par exemple, plus de cinquante fonctionnaires ont inspecté les finances du quotidien conservateur « Chosun Ilbo ». Le service des impôts a par la suite étendu son enquête aux comptes des bureaux régionaux et à des responsables de la rédaction, selon lâéditorial du 19 mars du quotidien.
La vérification fiscale pourrait bien sâinscrire dans une stratégie gouvernementale plus vaste à lâégard des médias. RSF rapporte que lâhebdomadaire « Sisa Journal » a publié le 1er mars des documents attribués à une commission du parti au pouvoir sur la stratégie à suivre en matière de contrôle des médias. Selon ces documents, les critiques des journaux conservateurs, notamment le « Chosun Ilbo », le « JoongAng Ilbo » et le « Donga Ilbo », ont atteint des « niveaux dangereux ». Les auteurs de ces rapports classifient les médias selon leur attitude vis-à -vis du pouvoir et recommandent « dâattaquer de front » les médias critiques. RSF rapporte que le gouvernement a également demandé à la Commission de libre concurrence du pays dâenquêter sur la situation de quinze médias, dont des organes de presse publics, afin de déterminer sâil existe des irrégularités dans les contrats publicitaires et des situations de monopole. En janvier, le président Kim Dae-jung a déclaré quâil comptait proposer une « réforme des médias » de grande envergure. Au même moment, des membres de son gouvernement reprochaient à certains médias de diffuser des « informations biaisées ». Ils affirmaient notamment que le président avait été victime « dâattaques injustes ». Pour plus de renseignements, consulter www.rsf.fr.