Journaliste en Danger (JED) lance à Kinshasa, vendredi 01 novembre 2013, une campagne de lutte contre l’impunité des attaques contre les journalistes et les médias en République démocratique du Congo.
Alors que la Communauté internationale se prépare à célébrer, le 23 novembre 2013, la journée internationale pour la fin de l’impunité des atteintes contre la liberté de presse et d’expression, Journaliste en Danger (JED) lance à Kinshasa, vendredi 01 novembre 2013, une campagne de lutte contre l’impunité des attaques contre les journalistes et les médias en République démocratique du Congo.
Cette campagne, qui s’étendra jusqu’au 23 novembre 2013, vise à sensibiliser les autorités à combattre la culture de l’impunité qui permet des graves violations de la liberté de la presse, et à appeler les professionnels des médias à plus de solidarité envers leurs confrères, victimes des attaques diverses à cause de leur travail.
Année après année, la situation de la liberté de l’information se détériore en RD Congo, au regard du nombre toujours croissant d’atteintes diverses à la liberté d’informer et au droit à l’information. Qu’il s’agisse des arrestations et emprisonnements des journalistes ; qu’il s’agisse des menaces et agressions dont sont victimes les professionnels des médias; qu’il s’agisse des cas de censures et de fermeture des médias et même des cas d’assassinats enregistrés dans la profession des journalistes, le nombre des attaques dirigées contre la presse indique que le métier de journaliste devient le métier le plus périlleux en RDC pour ceux qui l’exercent , comparativement à d’autres professions et à d’autres corps de métier.
Pour JED, derrière chaque violation de la liberté de la presse, il y a une victime, et il y a un bourreau. Bien souvent, on parle des victimes qui sont les journalistes et les médias, et on ne parle pas assez de leurs bourreaux. Le moment est donc venu de mettre un nom sur chaque visage de prédateur et d’exiger des sanctions contre ceux qui s’attaquent à la presse.
Dans cette optique, Journaliste en Danger (JED) publiera, chaque jour à travers la presse, un cas illustrant une atteinte flagrante à la liberté de la presse, mais qui reste impuni, afin d’appeler les autorités politiques et judiciaires congolaises à leurs responsabilités.
Alors que la liberté de la presse en RDC est garantie par les articles 23 et 24 de la Constitution et par les dispositions de l’article 8 de la loi n° 96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de l’exercice de la liberté de presse, dans la pratique, cependant, ces garanties constitutionnelles sont battues en brèche par une absence totale de volonté politique à faire respecter ces lois.
Les principaux responsables des entraves à l’activité des médias sont connus, et identifiables principalement au sein de: l’Agence nationale des renseignements (ANR), de la police nationale, des instances judiciaires, et parmi les autorités gouvernementales et provinciales, et des groupes armés, mais ils jouissent d’une totale impunité de leurs actes contre la presse.
La conséquence de cet état des choses est que, malgré l’existence des centaines d’organes de presse écrite, des stations de radio et des chaînes de télévision, la presse se meurt en RD Congo et le métier de journaliste est en voie de disparition. À cause de la peur des représailles et de la répression qui enferment les journalistes dans la prison de la censure et de l’autocensure, la presse congolaise occulte sciemment les vrais débats sur des sujets qui fâchent, mais qui sont pourtant d’intérêt pour les citoyens.
Au sortir des assises des Concertations Nationales destinées à renforcer la cohésion nationale et à améliorer la Gouvernance démocratique en RD Congo, JED appelle vivement le gouvernement congolais à engager résolument une lutte contre la culture de l’impunité qui constitue le principal obstacle qui empêche la presse et les médias congolais de jouer leur rôle de « Chiens de garde » qu’on attend d’eux dans une société démocratique et pour le renforcement de la bonne gouvernance.
La journée internationale pour la fin de l’impunité a été instituée à l’initiative d’IFEX (International Freedom of Expression Exchange, basée à Toronto, au Canada), la plus grande plate forme mondiale des Organisations de défense de la liberté de presse et d’expression, dont JED est la seule organisation membre en Afrique centrale.
Journaliste en Danger