Pendant que lâattention des médias se concentre sur lâAsie centrale et sur la guerre qui fait rage en Afghanistan, les groupes de défense de la liberté dâexpression et des droits de la personne accroissent leurs efforts pour obtenir la remise en liberté des écrivains et des dissidents politiques en Ouzbékistan. LâUnion des journalistes indépendants dâOuzbékistan, […]
Pendant que lâattention des médias se concentre sur lâAsie centrale et sur la guerre qui fait rage en Afghanistan, les groupes de défense de la liberté dâexpression et des droits de la personne accroissent leurs efforts pour obtenir la remise en liberté des écrivains et des dissidents politiques en Ouzbékistan. LâUnion des journalistes indépendants dâOuzbékistan, Human Rights Watch (HRW), le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) et Amnistie Internationale ont demandé au gouvernement du président Islam Karimov de libérer le poète Youssouf Djoumaev, à propos de qui certains rapports font état de torture subies en prison.
Djoumaev, qui est membre du parti Birlik, dâopposition et interdit, et de lâUnion des écrivains dâOuzbékistan, a été arrêté le 23 octobre à Boukhara après la publication de plusieurs de ses poèmes sur un site web, rapporte le WiPC. Amnistie rapporte que le gouvernement juge le site subversif et quâil aurait inculpé Djoumaev de âsaper lâordre constitutionnel de lâOuzbékistanâ. Lâorganisation se dit inquiète que le gouvernement de Karimov ne profite de la âlutte internationale contre la terreurâ pour réprimer encore davantage les dissidents politiques âencore plus impunément que jamais auparavantâ.
Le WiPC demande également la libération de lâécrivain Mamadi Makhmoudov, arrêté en février 1999 et condamné à quatorze ans de prison. Makhmoudov a été torturé en détention. Malgré quâil ait été accusé de participation à un attentat à la bombe survenu le même mois à Tachkent, aucune preuve nâa été apportée, dit le WiPC, qui presse les gouvernements de âne pas négliger les souffrances des Ouzbeks, et [de] faire de la fin du désastreux bilan [du pays] en matière de droits de la personne lâélément central des discussions sur les relations internationales dans le paysâ.
Entre-temps, HRW prie les autorités de la République tchèque de refuser la demande dâextradition présentée par le gouvernement ouzbek contre lâécrivain et dirigeant politique Mohammed Solih. Solih a été arrêté le 30 novembre après que les autorités ouzbèkes eurent lancé contre lui un mandat dâInterpol. Au moment de son arrestation, il se trouvait à Prague à lâinvitation de Radio Free Europe. Selon HRW, câest une mort certaine qui lâattend si Solih est extradé dans son pays natal.
Solih dirige le Parti démocratique Erk, et était le seul candidat véritablement indépendant à contester Karimov lors de lâélection présidentielle de 1991. En novembre 2000, il a été condamné in absentia à quinze ans de prison pour âterrorisme et activités hostiles à lâÃtatâ. HRW soutient quâaucune preuve matérielle de la culpabilité de Solih nâa jamais été présentée.
Dans un rapport sur lâOuzbékistan publié récemment, HRW fait remarquer quââon néglige le dossier déplorable du gouvernement ouzbek en matière de droits de la personneâ au moment où les Ãtats Unis cherchent à renforcer leurs liens avec le pays dans le cadre de la coalition contre le terrorisme. Environ 7 000 musulmans sont emprisonnés et la torture est fréquente, dit HRW. Quant à la situation de la presse, il nâexiste dans le pays aucune entreprise de presse indépendante et le gouvernement tient la bride serrée aux médias. Le texte complet du rapport est affiché à www.hrw.org. »>http://www.hrw.org/press/2001/09/uzbek092501.htm »>www.hrw.org.
Pour plus de renseignements, voir à www.home.collegeclub.com/uijuzbekistan/together.html, www.amnesty.org et www.oneworld.org/internatpen/.