L?ANEM RÉCLAME LA RÉVISION DU STATUT DES MÉDIAS; AUTRES NOUVELLES

RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE DE YOUGOSLAVIE (SERBIE) : L’ANEM RÉCLAME LA RÉVISION DU STATUT DES MÉDIAS; AUTRES NOUVELLES L’Association des médias électroniques indépendants (ANEM) réclame des autorités serbes et yougoslaves qu’elles procèdent à la vérification juridique des médias qui ont affiché dans leurs reportages un parti pris en faveur de Milosevic. « Certains médias privés, quasi d’État, ont […]

RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE DE YOUGOSLAVIE (SERBIE) : L’ANEM RÉCLAME LA RÉVISION
DU STATUT DES MÉDIAS; AUTRES NOUVELLES

L’Association des médias électroniques indépendants (ANEM) réclame des
autorités serbes et yougoslaves qu’elles procèdent à la vérification
juridique des médias qui ont affiché dans leurs reportages un parti pris en
faveur de Milosevic. « Certains médias privés, quasi d’État, ont servi de
leviers essentiels du pouvoir de Slobodan Milosevic pendant la durée de son
régime autocratique », déclare l’ANEM. Pendant que la plupart des médias
indépendants étaient interdits ou empêchés de fonctionner, ces médias-là
profitaient d’immenses privilèges qui leur ont permis de se constituer une
puissante base nationale et financière. Ces mêmes groupes, dit l’ANEM,
tentent maintenant de « lécher les bottes des nouvelles autorités comme ils l
’ont fait aux autorités précédentes, tout en s’efforçant d’attirer les
investissements étrangers en se mettant en avant comme partenaires
stratégiques des sociétés étrangères dans le but d’utiliser ces contacts
pour préserver leurs positions, acquises illégalement ». L’ANEM réclame donc
une « révision complète de l’exploitation de ces monopoles de
télécommunications » et prie tous les investisseurs de « faire preuve d’
extrême prudence avant d’investir dans des sociétés privées et des
entreprises similaires, qui ont bâti illégalement leur puissance sous la
protection du régime autocratique ».

Les efforts du président yougoslave Vojislav Kostunica pour obtenir la
libération de Flora Brovina, poétesse et médecin, ont échoué jusqu’à
maintenant, rapporte le Comité des écrivains en prison du PEN International
(WiPC). Le 26 octobre, le ministre sortant de la Justice, Jojic, a rejeté l’
initiative de Kostunica de libérer Brovina, qui purge une peine de douze ans
de prison pour « terrorisme ». Jojic a déclaré qu’il n’y avait « aucune raison
d’entreprendre une procédure d’amnistie ». Selon le WiPC, le nouveau ministre
de la Justice, qui entrera en fonctions sous peu avec le nouveau conseil des
ministres, pourrait réexaminer la décision. Entre-temps, Brovina a déclaré
qu’elle rejetterait l’amnistie, même si on la lui offrait, et qu’elle
refuserait de sortir de prison « tant que ne seraient pas libérés tous les
autres Albanais détenus en Serbie ». Selon certains rapports internationaux,
Kostunica pourrait proposer au parlement d’accorder une amnistie générale
aux 900 Albanais du Kosovo toujours détenus en Serbie.

Par ailleurs, ARTICLE 19 prie instamment le nouveau président d’abroger ou
de modifier substantiellement la Loi serbe sur l’information publique et de
réviser les lignes directrices en matière d’attribution des permis aux
stations de radio et de télévision. Adoptée par le parlement serbe le 20
octobre 1998, « cette loi, draconienne et répressive, dit ARTICLE 19, a été
déposée en dépit des protestations générales des journalistes, des groupes
de médias et des organisations de défense de la liberté d’expression ». La
loi a été utilisée depuis à de nombreuses reprises pour pénaliser les médias
et restreindre leurs activités. De plus, la procédure d’attribution des
permis aux stations de radio et de télévision n’est ni transparente ni
démocratique, et entraîne le rejet systématique de permis aux stations
indépendantes. Cette procédure doit de toute urgence être révisée, affirme
ARTICLE 19.