Les autorités étatiques, les groupes armés et les cartels de la drogue ont fait de 2006 la pire année jamais recensée pour les médias du Mexique, disent ARTICLE 19, le Centre national des Communications sociales (Centro Nacional de Comunicación Social, CENCOS), la Fundación Manuel Buendía et le syndicat de la presse du Mexique (Sindicato Nacional […]
Les autorités étatiques, les groupes armés et les cartels de la drogue ont fait de 2006 la pire année jamais recensée pour les médias du Mexique, disent ARTICLE 19, le Centre national des Communications sociales (Centro Nacional de Comunicación Social, CENCOS), la Fundación Manuel Buendía et le syndicat de la presse du Mexique (Sindicato Nacional de redactores de la prensa, SNRP) dans leur évaluation annuelle de la liberté de la presse dans le pays.
D’après « Counting the Cost: The State of Freedom of Expression and Information in Mexico » [Le compte des coûts : Situation de la liberté d’expression et de l’information au Mexique], on a recensé en 2006 131 cas de violence contre les travailleurs des médias, contre 93 en 2005 et 76 il y a cinq ans. Dix journalistes ont été assassinés, ce qui fait du Mexique le pays le plus dangereux du monde pour les journalistes après l’Irak.
Les pouvoirs demeurent les principaux auteurs des délits et de la violence dirigés contre les journalistes – responsables de 41 pour 100 de tous les cas recensés. « Traduire devant les tribunaux les autorités étatiques constituera une étape importante pour mettre fin à la spirale de la violence et au climat d’impunité, et enverra le signal approprié à tous les auteurs de crimes », dit ARTICLE 19.
Les autres criminels sont les cartels de la drogue et les groupes armés qui participent aux conflits sociaux, comme l’Assemblée Populaire d’Oaxaca. Conséquemment, Oaxaca a remplacé Mexico comme État ayant le nombre le plus élevé de violations (30 pour 100).
Rien n’indique non plus que les attaques contre les journalistes mexicains vont s’atténuer cette année, selon les alertes du CENCOS. Le 25 mai, le propriétaire du journal « Cambio » dans l’État de Sonora a fermé temporairement le journal, à la suite de deux attentats à la grenade qui ont causé des dégâts matériels aux installations du journal. Le lendemain, la tête d’un conseiller municipal qui aurait prévenu les autorités locales de la présence de trafiquants de drogue était déposée à la porte du journal « Tabasco Hoy », à Villahermosa, dans le sud du pays.
Bien que le gouvernement fédéral eût créé en février 2006 une unité spéciale pour enquêter sur les crimes commis contre les journalistes, des 108 cas ayant fait l’objet d’une enquête depuis l’instauration de l’unité, aucun n’avait été conclus un an plus tard, précise le rapport.
Le CENCOS et ARTICLE 19, ainsi que d’autres organisations, ont également tenu la semaine dernière à Mexico un atelier international sur la défense des droits de la personne et de la libre expression. L’atelier de deux jours a réuni un certain nombre de groupes de défense des droits de la personne, de représentants des Nations Unies, de journalistes, universitaires et militants, afin de discuter des moyens de rendre plus efficaces les campagnes mondiales en faveur des droits de la personne.
Lire le dossier « Counting the Cost » à : http://tinyurl.com/2wpr2q
Consulter les sites suivants :
– CENCOS, ARTICLE 19 et les alertes du Centre pour le journalisme et l’éthique publique (CEPET) sur les violations de la liberté de la presse au Mexique : http://ifex.org/en/content/view/full/97/
– CENCOS : http://www.cencos.org
(5 juin 2007)