Le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC), Human Rights Watch (HRW) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que l’arrestation et la détention de l’écrivain dissident Nguyen Thanh Giang suscitent au Vietnam la peur d’une nouvelle vague de répression généralisée. Géologue réputé dont les articles sur la corruption au […]
Le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC), Human Rights Watch (HRW) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) rapportent que l’arrestation et la détention de l’écrivain dissident Nguyen Thanh Giang suscitent au Vietnam la peur d’une nouvelle vague de répression généralisée. Géologue réputé dont les articles sur la corruption au sein du Parti communiste sont publiés fréquemment sur Internet et dans les journaux publiés par les Vietnamiens vivant en exil, Giang a été arrêté par la police le 4 mars à Hanoi. D’après HRW, Giang pourrait être condamné pour « crimes contre la sécurité nationale » aux termes de l’article 82 du Code pénal, prétendument pour avoir eu en sa possession de la « propagande anti-socialiste », ce qui le rend passible d’une lourde peine d’emprisonnement. On ne sait rien de ses allées et venues, et sa sécurité est une source d’inquiétude pour ses proches. Giang, qui a écrit entre autres « Human Rights, the Thousand Year Aspiration » (1996), a été contraint de démissionner de son poste en 1995, convoqué par la police à des interrogatoires répétés et détenu pendant trois jours en mars 1998.
Le PEN International « s’inquiète vivement de rapports au sujet de l’imminence d’une vague de répression gouvernementale contre les principaux écrivains dissidents du pays ». Il signale que « de hauts responsables du Parti communiste vietnamien ont lancé l’ordre d’arrêter des dizaines de dissidents dont les écrits dénonçant la corruption du gouvernement et réclamant la démocratie pour le Vietnam sont publiés dans la presse clandestine nationale et dans celle des Vietnamiens vivant en exil ». La liste des auteurs à l’index inclut l’écrivain Hoang Tien et le journaliste Vu Huy Cuong. Le CPJ fait remarquer que la situation de la liberté de la presse s’est détériorée au Vietnam au cours de la dernière année parce que le Parti communiste a resserré son contrôle sur les médias. « En dépit des garanties constitutionnelles officiellement proclamées de liberté de parole et de liberté de la presse, dans les faits, l’Ãtat et le Parti contrôlent tous les aspects du fonctionnement des médias. » pour HRW, « les écrivains dissidents du Vietnam se heurtent à des contrôles serrés et s’exposent à la répression […] malgré l’amnistie, en octobre et novembre 1998, de plusieurs prisonniers politiques bien connus, des dizaines de dissidents restent en surveillance ou vivent sous la menace constante d’être arrêtés, ou encore sont gardés en âdétention administrative’ aux termes de la Directive 31/CP », qui autorise la détention par le ministère de l’Intérieur, sans procès, pendant une période qui peut aller jusqu’à deux ans.