Un traducteur irakien qui travaillait pour un réseau de télévision des États-Unis a été retrouvé mort, ce qui porte à 200 le nombre des journalistes et des travailleurs des médias tués dans le pays depuis le début de l’invasion menée par les États-Unis, en mars 2003, rapporte Reporters sans frontières (RSF). Anouar Abbas Lafta, traducteur […]
Un traducteur irakien qui travaillait pour un réseau de télévision des États-Unis a été retrouvé mort, ce qui porte à 200 le nombre des journalistes et des travailleurs des médias tués dans le pays depuis le début de l’invasion menée par les États-Unis, en mars 2003, rapporte Reporters sans frontières (RSF).
Anouar Abbas Lafta, traducteur et interprète irakien à CBS News, a été trouvé mort le 25 août dans l’est de Bagdad, cinq jours après son enlèvement.
Il avait été enlevé par un groupe de 10 hommes armés qui sont entrés de force le 20 août dans son domicile de Bagdad. Les individus ont battu son frère et ouvert le feu sur sa soeur, qu’ils ont blessée, dit RSF. Anouar Abbas a été le seul à être emmené. Selon CBS News, ses ravisseurs ont contacté la famille à plusieurs reprises pour exiger une rançon. La police a fini par retrouver son corps dans le district de Sadr City, dans l’est de Bagdad.
Selon RSF, 73 pour 100 des journalistes tués en Irak étaient directement visés – « beaucoup plus que dans les guerres antérieures, où les journalistes étaient par-dessus tout victimes de « dommages collatéraux et de balles perdues », dit RSF.
Quatre-vingt-huit pour cent des journalistes et des travailleurs des médias tués étaient Irakiens. Ce sont souvent ceux qui travaillent pour des médias d’information étrangers.
La plupart des 200 décès dans le secteur des médias se sont produits à Bagdad (110 cas) ou près de la capitale (34 cas), dit RSF. Les autres cas se concentraient surtout dans le nord du pays, en particulier à Mossoul et Kirkouk.
En outre, plus de journalistes sont pris en otages en Irak que nulle part ailleurs dans le monde, dit RSF. En tout, ce sont 84 journalistes et travailleurs des médias (64 pour 100 d’entre eux des Irakiens) qui ont été enlevés dans le pays au cours des quatre dernières années. Seulement la moitié environ ont été libérés. Quatorze d’entre eux sont toujours détenus par leurs ravisseurs.
D’après ARTICLE 19, le gouvernement irakien n’a aucune mesure efficace pour protéger les journalistes et les professionnels des médias ou leurs installations. Pis encore, les forces de sécurité américaines et irakiennes elles-mêmes s’avèrent être les auteurs de la violence. Les lecteurs pourront s’informer de la nature des menaces et de la violence dirigées contre les médias, ainsi que des répercussions de la nouvelle constitution et de son cadre juridique, dans le dernier rapport d’ARTICLE 19 qui précise par le menu l’évolution de la liberté de parole en Irak en 2006 et 2007.
Lire le rapport d’ARTICLE 19 ici :
– en anglais : http://tinyurl.com/2se5wt
– en arabe : http://tinyurl.com/2tabsu
Consulter le site suivant :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=23481
(4 septembre 2007)