Le 18 septembre, une cour d’appel marocaine a cassé la peine de deux ans de prison décernée à un blogueur local qui avait critiqué le Roi et la famille royale, rapportent le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arabic Network for Human Rights Information, ANHRI), le Comité pour la protection des journalistes […]
Le 18 septembre, une cour d’appel marocaine a cassé la peine de deux ans de prison décernée à un blogueur local qui avait critiqué le Roi et la famille royale, rapportent le Réseau arabe d’information sur les droits de la personne (Arabic Network for Human Rights Information, ANHRI), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF).
Le 8 septembre, Mohammed Erraji était incarcéré et condamné à verser 5 000 dirhams (620 $US) pour manque de respect à l’égard du Roi. Le procès aurait duré dix minutes. Il a par la suite été relâché sous caution, en attendant le jugement de la cour d’appel.
Dans un article publié sur le journal en ligne Hespress.com, Erraji avait accusé la monarchie marocaine d’encourager une culture de la dépendance. Il faisait valoir que l’habitude du Roi d’accorder des faveurs, comme l’attribution des permis d’exploitation de taxis, à quelques heureux élus, encourageait les gens à compter sur des gratifications. Lire la version anglaise de l’article sur le site web Global Voices Online : http://tinyurl.com/5lo2ol
Le juge qui présidait le tribunal d’appel a fait état de vices dans la poursuite de l’affaire contre le blogueur de 29 ans, notamment le défaut de sommation d’être présent au procès signifié 15 jours avant sa comparution réelle, et la détention illégale en attente de son procès.
« Je suis très heureux de la décision du tribunal aujourd’hui, qui arrive après un jugement sommaire et inique », a déclaré Erraji au CPJ le jour de sa remise en liberté. « Mais, en même temps, mon bonheur est mêlé de tristesse, parce qu’il ne m’était jamais venu à l’esprit qu’un jour je serais accusé arbitrairement d’irrespect envers le Roi, ce qui est une accusation grave. »
Une source proche de Erraji a déclaré « ne pouvoir surestimer l’importance de l’appui d’organisations comme l’IFEX et le PEN International. J’aimerais les remercier d’être restées inconditionnellement fidèles à leurs principes, et j’aimerais dire que leur autorité morale est une inspiration pour nous tous. »
Consulter les sites suivants :
– ANHRI : http://www.anhri.net/en/reports/2008/pr0920-2.shtml
– CPJ : http://tinyurl.com/3pnyxl
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=28600
– Reuters : http://tinyurl.com/46hpf6
– « Communiqué de l’IFEX » à propos de l’arrestation et de la peine prononcée contre Erraji : http://ifex.org/fr/content/view/full/96995/
(24 septembre 2008)