Un des cerveaux derrière le meurtre, en 2004, du journaliste paraguayen Samuel Román vient d’être reconnu coupable et condamné à plus de 17 ans de prison, indique la Société interaméricaine de la presse (SIP). Après pendant plus de douze heures de délibérations, un jury a trouvé Eurico Mariano, ancien maire de la ville de Coronel […]
Un des cerveaux derrière le meurtre, en 2004, du journaliste paraguayen Samuel Román vient d’être reconnu coupable et condamné à plus de 17 ans de prison, indique la Société interaméricaine de la presse (SIP).
Après pendant plus de douze heures de délibérations, un jury a trouvé Eurico Mariano, ancien maire de la ville de Coronel Sapucaia, au Brésil, coupable d’avoir arrangé le meurtre de Román. Mariano a été condamné à 17 ans et neuf mois de prison.
Román, qui était reporter aux stations de radio « Ñu Verá » et « Conquista FM » à Capitán Bado, à la frontière du Brésil et du Paraguay, a été agressé par deux hommes circulant à motocyclette qui ont ouvert le feu sur lui et l’ont atteint de onze projectiles tandis qu’il rentrait chez lui à Coronel Sapucaia, du côté brésilien de la frontière. Il animait l’émission « La Voix du peuple », dans laquelle il invitait les auditeurs à commenter en ondes la vie politique de la région. La frontière du Brésil et du Paraguay, longue de 450 milles (720 km), est connue comme un terreau fertile de corruption, de trafics en tous genres et de crime organisé.
« Cette condamnation et la sentence prononcée constituent une étape positive dans la bataille contre la violence qui s’est abattue sur les journalistes dans les régions frontalières, en particulier parce qu’il s’agit du châtiment d’une tête dirigeante, ce qui est tout à fait inhabituel dans les affaires de meurtre de journalistes », dit la SIP.
D’après les dépêches de la presse locale, neuf personnes ont été inculpées en rapport avec le meurtre de Román, la majorité d’entre eux des citoyens paraguayens. Mariano, seul à être traduit devant les tribunaux, a organisé l’assassinat pour faire taire le journaliste qui formulait des accusations contre lui, selon le procureur public chargé d’instruire l’affaire.
La SIP, dans un ouvrage qu’elle a publié récemment « Map of Risks for Journalists » (Carte des risques à l’usage des journalistes) – dans le cadre de son Projet Anti-Impunité – identifie la frontière Brésil-Paraguay comme l’un des trois endroits les plus dangereux des Amériques pour les reporters. Les deux autres sont la région frontalière des États-Unis et du Mexique, et la Colombie, où certaines zones sont contrôlées par la guérilla et les paramilitaires.
Consulter les sites suivants :
– SIP : http://ifex.org/en/content/view/full/85593
– Alertes de 2004 de l’IFEX sur ce meurtre :
SIP : http://ifex.org/en/content/view/full/58444
RSF : http://ifex.org/en/content/view/full/58545
(21 août 2007)