En Côte d’Ivoire, à la suite de l’effondrement de l’accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et les forces rebelles, des gangs de jeunes miliciens qui seraient reliés au parti au pouvoir, le Front Populaire Ivoirien (FPI), ont déclaré une guerre ouverte aux médias d’opposition. Les membres de l’IFEX sont alarmés à la suite de violentes […]
En Côte d’Ivoire, à la suite de l’effondrement de l’accord de cessez-le-feu entre le gouvernement et les forces rebelles, des gangs de jeunes miliciens qui seraient reliés au parti au pouvoir, le Front Populaire Ivoirien (FPI), ont déclaré une guerre ouverte aux médias d’opposition.
Les membres de l’IFEX sont alarmés à la suite de violentes attaques contre quatre journaux privés de la capitale, Abidjan. Le 4 novembre 2004, plus de cent jeunes armés ont attaqué les bureaux des journaux « Le Patriote », « 24 Heures », « Le Nouveau Réveil » et « Le Libéral Nouveau », pillant et détruisant l’équipement et des documents, selon ce que rapportent la Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest (MFWA), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), Reporters sans frontières (RSF) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
Des travailleurs des quatre journaux ont pu s’échapper sains et saufs. Ils disent cependant avoir reçu des menaces parce qu’on les accuse de soutenir les rebelles et craindre pour leur sécurité. Aucun des journaux n’est, à l’heure actuelle, en mesure de paraître en raison des dommages infligés à leurs installations. On croit que les assaillants appartiennent aux « Jeunes Patriotes », une milice qui appuie le FPI, le parti du président Laurent Gbagbo.
Les quatre journaux attaqués comptaient aussi parmi les huit publications interdites de distribution dans le sud du pays. Ces publications, dont « Le Front », « Ivoire Matin », « Le Journal des Journaux » et « Le Jour Plus », sont considérés comme sympathisants de l’opposition.
La MFWA et RSF font remarquer que des inconnus ont menacé des camelots d’Abidjan le 26 octobre, les prévenant de ne pas vendre d’exemplaires de ces journaux. On rapporte que deux camelots ont été passés à tabac. Certaines sources disent croire que le signal de départ des actes d’agression a été donné par la Fédération nationale des Forums et Parlements de Côte d’Ivoire, un mouvement qui inclut des groupes de jeunes favorables au gouvernement.
Par ailleurs, la BBC, Radio France Internationale et Afrique No. 1 ont été empêchées de retransmettre à partir d’Abidjan. Les assaillants ont saboté les transmetteurs FM des radiodiffuseurs.
Consulter :
– MFWA :
http://www.mfwaonline.org/fr/updates/details.php?objID=0003
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=11818
– Dossier d’information de Human Rights Watch : http://hrw.org/french/docs/2004/11/11/cotedi9663.htm
– CPJ : http://www.cpj.org/protests/04ltrs/Ivory05nov04pl.html
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=2784&Language=EN
(© Human Rights Watch)