Le bureau du coroner des Nouvelles Galles du Sud, en Australie, a ouvert une enquête sur le meurtre de Brian Peters, l’un des cinq journalistes tués par les forces indonésiennes pendant le dernier droit précédant l’invasion du Timor oriental en 1975, indique Reporters sans frontières (RSF). L’enquête pourrait contribuer à faire la lumière sur ces […]
Le bureau du coroner des Nouvelles Galles du Sud, en Australie, a ouvert une enquête sur le meurtre de Brian Peters, l’un des cinq journalistes tués par les forces indonésiennes pendant le dernier droit précédant l’invasion du Timor oriental en 1975, indique Reporters sans frontières (RSF). L’enquête pourrait contribuer à faire la lumière sur ces meurtres, restés impunis pendant plus de 30 ans.
Peters, qui travaillait comme caméraman pour la station de télévision australienne « TCN-9 », a été tué à Balibo en octobre 1975. En compagnie de quatre autres journalistes qui travaillaient pour des médias d’informations australiens – Greg Shackleton, Tony Stewart, Gary Cunningham et Malcolm Rennie – ont été tués par les forces indonésiennes.
Surnommés les « Cinq de Balibo », ils étaient les seuls étrangers à avoir été témoins de l’attaque menée par l’armée indonésienne contre ce village avant l’invasion du Timor oriental. Personne n’a été traduit en justice pour ces meurtres.
Les autorités australiennes ont fait quatre tentatives au cours des trente dernières années pour faire la lumière sur la mort de ces journalistes. Elles ont toujours échoué. Les autorités indonésiennes refusent de divulguer toute information sur ce qui est arrivé des cadavres qui, croit-on, ont été enterrés ou brûlés sans autopsie. Elles refusent aussi d’interroger les dirigeants militaires impliqués dans l’invasion du Timor oriental.
En 2000, l’Unité des Crimes non résolus, constituée par l’Autorité provisoire des Nations Unies pour le Timor oriental (UNTAET), a ouvert une enquête sur le décès des journalistes, qui s’est soldée le 3 février 2001 par l’émission, par les Nations Unies, de mandats d’arrestation internationaux contre trois Indonésiens, dont l’ancien ministre Yunus Yosfiah. Les mandats n’ont jamais été exécutés.
L’enquête du coroner devrait durer trois semaines. Elle se penchera sur des allégations voulant que l’ancien premier ministre australien, Gough Whitlam, savait avant leur mort que l’armée indonésienne avait ordonné que les journalistes fussent abattus.
L’Institut international de la presse (IIP) fait remarquer qu’en plus des « Cinq de Balibo », les décès de trois autres journalistes survenus depuis 1975 au Timor oriental ne sont toujours pas résolus. Il s’agit du journaliste australien Roger East, tué en décembre 1975, de Bernardino Guterres, journaliste à la radio du Timor oriental, qui aurait été tué par la police indonésienne le 26 août 1999, et de Sander Thoenes, reporter pigiste hollandais, abattu le 21 septembre 1999 par des soldats de l’armée indonésienne.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=20908
– IIP : http://tinyurl.com/3d3kan
– Un officiel indonésien accusé d’homicides : http://tinyurl.com/36shwz
– Wikipedia : http://en.wikipedia.org/wiki/Balibo_Five
– Entrevue de Democracy Now avec la veuve d’un journaliste tué : http://www.democracynow.org/article.pl?sid=06/11/13/1517242