LE CPJ EXIGE LA FIN DE L?IMPUNITÉ POUR LES ASSASSINS DES JOURNALISTES

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) prie instamment le président d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide, de mettre fin à l’impunité qui entoure les meurtres et les agressions commis contre les journalistes, car “il règne dans tout le pays une troublante atmosphère d’intimidation et de peur”. Une délégation du groupe vient d’y effectuer une mission de […]

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) prie instamment le président d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide, de mettre fin à l’impunité qui entoure les meurtres et les agressions commis contre les journalistes, car “il règne dans tout le pays une troublante atmosphère d’intimidation et de peur”.

Une délégation du groupe vient d’y effectuer une mission de trois jours, au cours desquels elle a pu s’entretenir avec de nombreux journalistes. Ceux-ci ont déclaré au CPJ qu’en comparaison des régimes brutalement répressifs de François et de Jean-Claude Duvalier, ils se sentaient plus libres sous Aristide, mais davantage intimidés. “Les menaces peuvent venir de n’importe où”, y compris des groupes dits “OP” qui opèrent comme des groupes paramilitaires, disent ils.

Beaucoup de journalistes ont dit aussi craindre que la politique de “tolérance zéro” du président à l’égard de la criminalité, annoncée en juin 2001, ne conduise à davantage d’agressions contre la presse. En décembre dernier, une foule de partisans d’Aristide a abattu à coups de machette Brignolle Lindor, directeur d’une station de radio, après que celui-ci eut invité des membres de l’opposition à son émission, rappelle le CPJ.

Le CPJ se dit également préoccupé du fait que le meurtrier de Jean Léopold Dominique, journaliste réputé assassiné en avril 2000, est toujours en liberté. Bien que le sénateur Dany Toussaint, qui appartient au parti au pouvoir, la Famille Lavalas (FL), soit généralement soupçonné d’avoir commandé le meurtre, l’enquête judiciaire s’est embourbée de manière inextricable, dit le groupe.

Le juge Claudy Gassant, chargé de l’enquête, a reçu des menaces et s’est démis temporairement de ses fonctions en juin 2001. Il a par la suite demandé au parlement de lever l’immunité de Toussaint, mais aucune décision à ce sujet n’avait été prise à la fin de l’année. Depuis, le juge a quitté le pays et aurait demandé l’asile aux États Unis.

Pour plus de renseignements, voir à www.cpj.org.