(JED/IFEX) – Joseph Nkinzo, directeur de Radio Sahuti ya Rehema (« La Voix de la Miséricorde »), émettant à Bukavu, chef lieu de la province du Sud-Kivu (est de la République Démocratique du Congo), sous contrôle du mouvement rebelle Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD/Goma), a été libéré sous conditions, le 29 mai 2003. Dans une conversation […]
(JED/IFEX) – Joseph Nkinzo, directeur de Radio Sahuti ya Rehema (« La Voix de la Miséricorde »), émettant à Bukavu, chef lieu de la province du Sud-Kivu (est de la République Démocratique du Congo), sous contrôle du mouvement rebelle Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD/Goma), a été libéré sous conditions, le 29 mai 2003.
Dans une conversation téléphonique qu’il a eu, le 2 juin, avec JED, Nkinzo a dit qu’il a été fouetté pendant près de 45 minutes par le responsable adjoint du service de sécurité, un certain « Zébédé » non autrement identifié, mais qui serait le beau-frère de Bizima Karaha, un des chefs de la rebellion.
Le journaliste a ajouté que la radio continue à émettre mais la direction vit en clandestinité parce qu’elle refuse d’obtempérer aux conditions exigées par le RCD/Goma lors de la libération de Nkinzo. En effet, sa libération était conditionnée par sa révocation par le conseil d’administration de la radio, la reprise du relais des éditions d’information de la RTNC/Bukavu et Goma (Radiotélévision nationale congolaise, chaîne publique sous contrôle du RCD/Goma), le retour à la grille de programmes consacrée à l’évangélisation et l’abandon des émissions à caractère politique dont l’émission « Paix et réconciliation ».
Pour rappel, Nkinzo avait été interpellé, le 28 mai, par des éléments de la Direction des services de renseignements (DSR) du RCD/Goma et gardé dans un cachot pendant 36 heures. Les responsables du RCD/Goma reprochaient à Radio Sahuti ya Rehema son refus de prendre en relais les éditions d’information de la RTNC (soit 150 minutes par jour), la diffusion des informations faisant état des massacres et viols commis par des bandes armées dans les villages avoisinant la ville de Bukavu, sa collaboration avec l’organisation non gouvernementale des droits de l’Homme « Héritiers de la justice » et le changement de sa grille des programmes qui est contraire aux « Principes d’ouverture d’une radio ou télévision dans les territoires libérés » édictés par le mouvement rebelle.