Le tribunal a jugé que la publication par le journal de Nasreddine Ben Saida d'une photo d'un mannequin à la poitrine dénudée avec son compagnon d’origine tunisienne constituait une « atteinte aux bonnes mœurs ».
(FIJ/IFEX) – Le 8 mars 2012 – La Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) a aujourd’hui dénoncé avec la plus grande fermeté la condamnation jeudi à Tunis à 1000 dinars d’amende (environ 500 euros) de Nasreddine Ben Saida, journaliste et directeur du journal Attounisia, pour avoir publié une photo d’un mannequin à la poitrine dénudée avec son compagnon d’origine tunisienne, le footballeur Sami Kherida. Le tribunal, qui a jugé que la publication de la photo constituait une « atteinte aux bonnes mœurs », a également ordonné la destruction de l’ensemble des numéros incriminés.
« Cette condamnation n’est rien d’autre qu’une forme de censure inadmissible contre un journal et ses journalistes », a déclaré Jim Boumelha, Président de la FIJ. « La décision de la justice tunisienne vise, au-delà d’Attounisia, à faire pression sur le medias. C’est
une atteinte grave à la liberté de la presse et de l’information qui survient après le printemps tunisien ». La FIJ, par la voix de son président, avait saisi les plus hautes autorités de l’Etat tunisien pour dénoncer l’arrestation des trois journalistes d’ Attounisia le mois
passé et des mesures d’emprisonnement contre Nasredine Ben Saida qui avait observé une grève de la faim de huit jours pour protester contre sa détention.
La FIJ apporte toute sa solidarité au combat mené par les journalistes tunisiens et leur syndicat (SNJT) pour la défense du droit à l’information en Tunisie. La Fédération appelle à la poursuite de ce combat afin de faire annuler cette condamnation et faire cesser toute atteinte au droit à l’information. « La FIJ restera vigilante pour que la liberté de la presse soit respectée en Tunisie, comme nous le faisons ailleurs dans le monde », a ajouté M. Boumelha. « Il en va de l’avenir de la démocratie en Tunisie ».