Le Freedom of Expression Institute (FXI) et la section sud-africaine de l’Institut des médias d’Afrique australe (Media Institute of Southern Africa, MISA) se disent alarmés par une proposition de projet de loi qui, disent-ils, pourrait imposer la censure directe des médias d’informations. Le gouvernement a déposé un projet de loi pour modifier la Loi sur […]
Le Freedom of Expression Institute (FXI) et la section sud-africaine de l’Institut des médias d’Afrique australe (Media Institute of Southern Africa, MISA) se disent alarmés par une proposition de projet de loi qui, disent-ils, pourrait imposer la censure directe des médias d’informations.
Le gouvernement a déposé un projet de loi pour modifier la Loi sur le cinéma et les publications, aux termes duquel les médias imprimés et les médias électroniques seraient, pour la première fois, réglementés par le Conseil du cinéma et des publications (Film and Publications Board). Le Conseil détermine comment, en Afrique du Sud, les films sont classés, et peut interdire les publications réputées indécentes ou offensantes.
Selon le FXI et le MISA, aux termes de la proposition de modification de la Loi sur le cinéma et les publications de 2006, les médias d’informations seraient assujettis à la censure préalable. [Le projet de loi] « équivaut à obliger les médias à faire une demande de permis de publication », font valoir les groupes. Pendant des décennies, les médias d’informations ont été exemptés des dispositions de la Loi sur le cinéma et les publications, ce qui permettait aux médias imprimés et aux médias électroniques de fonctionner librement, sans censure préalable.
Pour le Conseil du cinéma et des publications, les critiques du projet de loi sont mal informés : « Lorsque les gens disent que nous allons censurer les médias, ce n’est pas ce à quoi nous pensons », a déclaré à IRIN News la directrice générale, Shokie Bopape-Dlomo.
« Ce n’est pas pratique du tout pour nous de lire les journaux dans leur entier avant de les publier. L’idée qui se cache derrière les changements proposés est la protection des enfants, et non d’intervenir dans le travail des médias », a-t-elle ajouté. « Les adultes ont le droit d’accéder à l’information, et nous n’allons pas changer cela. »
Le FXI et le MISA font remarquer que les corps publics existants, notamment l’Autorité indépendante des Communications d’Afrique du Sud, l’Ombudsman de la presse et la Commission des plaintes en radiodiffusion, réglementent déjà l’industrie des médias. Ils font valoir que la modification proposée viole la garantie constitutionnelle de liberté d’expression.
Le FXI et le MISA joignent leurs forces à celles du Forum des éditeurs d’Afrique du Sud (South Africa National Editors’ Forum, SANEF) pour s’opposer à ce projet de loi. Ils se préparent à protester formellement devant un comité parlementaire qui se penche sur la législation proposée.
Consulter les sites suivants :
– Déclaration conjointe : http://ifex.org/en/content/view/full/76242/
– FXI : http://www.fxi.org.za/
– MISA Afrique du Sud : http://www.za.misa.org/
– SANEF : http://www.sanef.org.za/
– IRIN News : http://tinyurl.com/r2yx5