Le Syndicat des journalistes (JuHI) dâAzerbaïdjan rapporte que les autorités gouvernementales ont eu recours à Bakou à la âforce violenteâ pour disperser une manifestation de quarante journalistes qui protestaient contre la détention prolongée de leurs collègues et la piètre situation de la liberté dâexpression. La manifestation, qui sâest déroulée le 10 octobre dernier, coïncidait avec […]
Le Syndicat des journalistes (JuHI) dâAzerbaïdjan rapporte que les autorités gouvernementales ont eu recours à Bakou à la âforce violenteâ pour disperser une manifestation de quarante journalistes qui protestaient contre la détention prolongée de leurs collègues et la piètre situation de la liberté dâexpression. La manifestation, qui sâest déroulée le 10 octobre dernier, coïncidait avec lâappel lancé par le Conseil des éditeurs dâAzerbaïdjan au président Heidar Aliev en faveur de la libération des journalistes incarcérés.
Les protestations se sont produites après les jugements rendus récemment contre des journaux indépendants et lâarrestation de plus de journalistes âquâà tout autre moment depuis lâindépendance du paysâ, ce qui a provoqué des lettres de protestation de la part de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et du Forum norvégien pour la liberté dâexpression (NFFE). La FIJ a condamné les tentatives du gouvernement pour réduire au silence le âMilletin Sesiâ après que trois employés du journal eurent été accusés et incarcérés le 17 septembre pour avoir publié un article affirmant quâune personnalité importante du gouvernement avait été vue dans une boîte de nuit. Le NFFE fait remarquer que lâun des trois employés du âMilletin Sesiâ, le rédacteur en chef Shahbaz Khuduoglu, est membre de lâInstitut international de la presse et quâil a été condamné à six mois de prison. Entre temps, ajoute la FIJ, le 16 septembre, un tribunal de district a ordonné aux autorités de fermer le âMilletin Sesiâ après que deux fonctionnaires eurent affirmé avoir été injuriés par un article qui établissait un lien entre eux et une affaire de corruption.
Lors de deux autres incidents distincts survenus le mois dernier, la FIJ rapporte que les journaux indépendants âBaku Boulevardâ et âAvroraâ se sont vu infliger de lourdes amendes totalisant presque 60 000 $ US après que des tribunaux différents les eurent jugés coupables à des accusations de diffamation. âLes amendes imposées violent les lois azéries sur les médias, qui établissent clairement que les amendes ne peuvent dépasser trois fois les dépenses mensuelles du journalâ, dit la FIJ. Comme les décisions des deux tribunaux constituent âune violation de la liberté dâexpressionâ, la FIJ soutient quâelles soulèvent de sérieuses questions sur lâindépendance du système judiciaire.
Le Centre pour le journalisme en situations extrêmes rapporte que le Conseil de lâEurope et lâOrganisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont pris acte des conditions répressives dans lesquelles doivent travailler les médias en Azerbaïdjan. Dans une déclaration émise le 4 octobre, le Représentant de lâOrganisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour la liberté des médias, Freimut Duve, a fait remarquer quâon assistait à âune augmentation sans précédent du nombre des journalistes ciblés par la dernière vague de répression du gouvernementâ. Il a ajouté : âCe genre dâintimidation et de harcèlement graves vise probablement à acculer à la faillite les médias indépendants dâAzerbaïdjanâ. Pour plus de précisions, voir à www.juhiaz.org/cascfen/, www.ifj.org, www.nffe.no et consulter les âCommuniquésâ 10-35, 10-5, 9-38 et 9-34 de lâIFEX.