Au Burundi, la situation des droits de la personne semble se détériorer tandis qu’un nombre croissant de militants de la société civile et de journalistes indépendants se font arrêter et harceler depuis quelques mois, rapportent Human Rights Watch, Journaliste en danger (JED), la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Reporters sans frontières (RSF) et le Comité […]
Au Burundi, la situation des droits de la personne semble se détériorer tandis qu’un nombre croissant de militants de la société civile et de journalistes indépendants se font arrêter et harceler depuis quelques mois, rapportent Human Rights Watch, Journaliste en danger (JED), la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Depuis mai 2006, le gouvernement a arrêté trois journalistes et deux militants de la société civile et a porté contre eux des chefs d’inculpation excessivement vagues et mal fondés, dit Human Rights Watch. Ils sont tous incarcérés dans la capitale, Bujumbura.
Terence Nahimana, un militant pour la paix, est détenu depuis mai, soit depuis qu’il a été arrêté et inculpé de porter menace à la sécurité de l’État. Il avait écrit au président du Burundi, Pierre Nkurunziza, une lettre dans laquelle il s’interrogeait sur les retards dans les pourparlers de paix avec les rebelles. Les autorités affirment que la lettre aurait pu soulever le public contre le gouvernement. Nahimana a été traduit devant un tribunal et attend le verdict.
Gabriel Rufyiri, chef de l’Organisation de lutte contre les malversations économiques (OLUCOME), risque la prison pour avoir prétendument diffamé un homme d’affaires. L’OLUCOME, un groupe qui a documenté des centaines de cas de corruption au Burundi au cours des dix dernières années, avait mentionné les opérations censément illégales de l’homme d’affaires. Aucune date n’a été fixée pour le procès.
Trois journalistes ont été emprisonnés depuis novembre et doivent répondre à des accusations d’avoir mis en danger la sécurité nationale, rapportent JED, la FIJ, RSF et le CPJ. Lors d’émissions diffusées sur Radio Isanganiro et Radio Publique Africaine (RPA), Matthias Manirakiza, Serge Nibizi et Domitile Kiramvu ont émis des doutes sur les allégations de complot en vue d’un coup d’État, que le gouvernement prétend avoir éventé en août. Les journalistes avaient cité des sources dans un reportage où on affirmait qu’on avait prévu de mener une fausse attaque contre le palais présidentiel afin de renforcer les accusations contre les auteurs du prétendu complot. Plusieurs dirigeants de l’opposition, dont l’ancien président, attendent leur procès pour leur participation prétendue à ce complot.
Trois autres journalistes ont été convoqués pour interrogatoire au cours des deux dernières semaines en rapport avec les allégations de complot. Ce sont Bob Rugurika, Christelle Ruvari de RPA et Corneille Nibaruta, directeur de Bonesha FM. Nibaruta n’a pas comparu au bureau du procureur de l’État le 1er décembre comme il était requis de le faire, et il est porté disparu depuis.
Par ailleurs, le directeur de RPA, Alexis Sinduhije, lauréat en 2004 du Prix international du CPJ pour la Liberté de la presse, est en fuite depuis septembre par crainte d’être lui aussi jeté en prison.
Consultez les sites suivants :
– Alertes de l’IFEX sur le Burundi : http://ifex.org/en/content/view/full/31/
– JED : http://www.jed-afrique.org/en/full_view.php?id_alerte=612
– Human Rights Watch : http://www.hrw.org/english/docs/2006/12/09/burund14802.htm
– Dossier récapitulatif sur le Burundi : http://hrw.org/english/docs/2006/01/18/burund12285.htm
– FIJ : http://www.ifj.org
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2006/africa/burundi29nov06na.html
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=19874