« Tierra y Libertad » est une station de radio communautaire du nord-est du Mexique qui, depuis plus de sept ans, apporte aux agglomérations les plus pauvres de l’État de Monterrey des renseignements sur les droits des travailleurs, la santé et l’aide juridique. Mais peut-être plus pour très longtemps, parce que le gouvernement affirme que […]
« Tierra y Libertad » est une station de radio communautaire du nord-est du Mexique qui, depuis plus de sept ans, apporte aux agglomérations les plus pauvres de l’État de Monterrey des renseignements sur les droits des travailleurs, la santé et l’aide juridique. Mais peut-être plus pour très longtemps, parce que le gouvernement affirme que la station fonctionne sans permis. Les employés risquent jusqu’à douze ans de prison et une amende de 100 000 $US pour avoir fonctionné dans l’illégalité. Pour ARTICLE 19 – Mexique, l’Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC) et Reporters sans frontières (RSF), il s’agit d’un cas alarmant de « criminalisation de la libre expression ».
L’AMARC et ARTICLE 19 rapportent en effet que Tierra y Libertad avait soumis au ministère des Communications, dès novembre 2002, une demande de permis et qu’elle attend toujours une réponse. En juin 2008, un contingent de plus de 100 agents de la police fédérale a encerclé la station et l’a forcée à fermer.
Dans une déclaration conjointe, l’AMARC, ARTICLE 19 et RSF, ainsi qu’une poignée d’organisations mexicaines de défense des droits, déclarent que « le recours à l’action pénale au lieu de l’action administrative, prévue dans les lois fédérales sur la radio et la télévision, montre un durcissement et le début d’une politique plus répressive et persécutrice à l’égard des stations de radio communautaire du pays; tout cela constitue un grave pas en arrière pour les droits de la personne. »
Les membres attirent l’attention sur les vrais problèmes, à savoir que les autorités disposent d’un « pouvoir discrétionnaire excessif » dans le traitement des demandes de permis, et que le gouvernement fédéral refuse de reconnaître la radiodiffusion communautaire, même s’il a promis à la Commission interaméricaine des droits de l’homme qu’il créerait les conditions pour permettre aux radiodiffuseurs communautaires de survivre et de prospérer.
L’AMARC a formulé 14 principes de législation démocratique sur la radiodiffusion communautaire, principes qui ont émergé à la suite d’une enquête, menée dans 26 pays, sur les meilleures pratiques. On peut les lire ici : http://tinyurl.com/5yymb4
Pour le sommaire en anglais de la déclaration conjointe, aller à : http://ifex.org/en/content/view/full/101714 ; pour le texte complet (en espagnol), aller à : http://tinyurl.com/c86bju
(25 mars 2009)