La petite république de Guinée, en Afrique de l’Ouest, a accompli le mois dernier un pas important vers la garantie de la liberté de la presse, après la signature d’un décret présidentiel qui ouvre les ondes aux radiodiffuseurs privés, selon ce que rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Le Président de la […]
La petite république de Guinée, en Afrique de l’Ouest, a accompli le mois dernier un pas important vers la garantie de la liberté de la presse, après la signature d’un décret présidentiel qui ouvre les ondes aux radiodiffuseurs privés, selon ce que rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Le Président de la Guinée, Lansana Conté, a ratifié le 20 août 2005 un décret qui autorise les simples citoyens et les organisations à radiodiffuser, mettant ainsi fin à un interdit qui durait depuis 14 ans. Selon des journalistes locaux, des pressions émanant de donateurs, en particulier de l’Union européenne, et une solide campagne locale ont mené à la levée de la suspension.
Bien qu’il s’agisse d’un pas important, le décret exclut les partis politiques et les mouvements religieux de la radiodiffusion, fait remarquer le CPJ.
Selon ce groupe membre de l’IFEX, le vrai test sera de voir si le gouvernement utilise des critères politiques dans l’attribution des permis, et si les stations sont autorisées à diffuser librement. Les journalistes locaux craignent que le processus d’obtention des permis ne s’embourbe dans la bureaucratie. Les permis doivent être décernés par le ministère de l’Information, qui doit d’abord solliciter l’avis du Conseil national des communications. Les fréquences sont ensuite attribuées par le ministère des Télécommunications.
Il existe une poignée de journaux privés dans la capitale, Conakry. Peu d’entre eux publient régulièrement et tous sont assujettis à l’ingérence du gouvernement ou à la censure s’ils font paraître des articles critiques du gouvernement, dit le CPJ.
Les publications étrangères, comme l’hebdomadaire d’informations français « Jeune Afrique L’Intelligent », font l’objet à l’occasion de saisies par les autorités lorsqu’ils publient des articles sur des sujets controversés, par exemple l’état de santé du président ou des rumeurs d’instabilité politique.
Consulter les sites suivants :
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Guinea30aug05na.html
– Rapport de RSF sur la Guinée :
http://www.rsf.org/une_pays-23.php3?id_mot=20&Valider=OK
– Institut international de la presse : http://www.freemedia.at/wpfr/Africa/guinea.htm