Un mois après lâemprisonnement dâun journaliste du Texas pour refus de céder des renseignements confidentiels, la question du droit des journalistes à protéger la confidentialité de leurs sources sâest posée avec acuité la semaine dernière à lâoccasion dâun autre incident. Le procureur général des Ãtats Unis, John Ashcroft, a essuyé les fortes critiques de lâInstitut […]
Un mois après lâemprisonnement dâun journaliste du Texas pour refus de céder des renseignements confidentiels, la question du droit des journalistes à protéger la confidentialité de leurs sources sâest posée avec acuité la semaine dernière à lâoccasion dâun autre incident. Le procureur général des Ãtats Unis, John Ashcroft, a essuyé les fortes critiques de lâInstitut international de la presse (IIP), de Reporters sans frontières (RSF) et de la Société interaméricaine de la presse (SIP) après que le ministère américain de la Justice eut réclamé par voie de sommation lâenregistrement des conversations téléphoniques du journaliste John Solomon, de lâagence Associated Press.
Selon lâIIP, Solomon a reçu le 20 août dernier de la procureure Mary Joe White une lettre lâinformant que des responsables avaient obtenu la liste des appels quâil avait faits et reçus entre le 2 et le 7 mai 2001. Solomon a publié un reportage le 4 mai dans lequel il citait un responsable non identifié du ministère de la Justice, selon qui une table dâécoute électronique installée par le gouvernement fédéral surveillait les conversations téléphoniques du sénateur américain Robert Torricelli. En vertu des lois fédérales, rappelle RSF, il est interdit aux agents chargés dâexécuter la Loi de révéler le contenu des informations obtenues par écoute électronique.
LâIIP se dit atterrée de constater que le bureau du procureur général a violé le code fédéral de réglementation en émettant cete sommation. Le code exige en effet quâil faut adopter âtoutes les procédures dâenquête alternatives et raisonnablesâ pour obtenir des renseignements avant de recourir à une sommation. Solomon a reçu sa sommation dix jours à peine après la publication de son reportage. âLa décision du bureau du procureur général des Ãtats Unis, dit lâIIP, aura un effet inhibiteur sur la liberté de la presse et favorisera lâopinion selon laquelle les journalistes ne constituent quâun bras enquêteur de lâÃtat.â
La journaliste pigiste Vanessa Leggett a été incarcérée sans cautionnement à Houston le 20 juillet dernier, après quâun juge dâune cour de district lâeut trouvée coupable dââoutrage au tribunalâ parce quâelle a refusé de remettre les notes et les entrevues quâelle avait amassées pendant lâenquête quâelle a menée sur un meurtre. [Voir le âCommuniquéâ 10-31 de lâIFEX.] RSF rapporte que Leggett a perdu lâappel quâelle avait interjeté sur le jugement de la cinquième cour dâappel de circuit des Ãtats Unis.
Pour de plus amples renseignements, voir à www.freemedia.at et www.sipiapa.org.