Le gouvernement d’Haïti a promis de faire rapport sur l’état des enquêtes concernant les meurtres de journalistes et autres violations de la liberté de la presse, après avoir rencontré récemment le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Une délégation de membres du CPJ en visite en Haïti a rencontré le 13 août le premier […]
Le gouvernement d’Haïti a promis de faire rapport sur l’état des enquêtes concernant les meurtres de journalistes et autres violations de la liberté de la presse, après avoir rencontré récemment le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Une délégation de membres du CPJ en visite en Haïti a rencontré le 13 août le premier ministre, Yvon Neptune, qui a accepté de passer en revue une liste de cas documentés par le CPJ et de répondre d’ici un mois. Le même jour, le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Calixte Delatour, déclarait au CPJ qu’il présenterait d’ici deux semaines une mise à jour concernant l’enquête sur la tentative présumée d’assassinat contre la journaliste Michèle Montas, en décembre 2002. [Voir : http://ifex.org/en/content/view/full/18188/]
Lors de sa visite en Haïti, le groupe s’est entretenu avec plusieurs journalistes, dont un grand nombre ont affirmé que le gouvernement ne parvenait pas à faire cesser les pressions et l’intimidation qu’exercent le parti au pouvoir et ses partisans. Les pressions évoquées par les journalistes allaient des menaces de mort aux agressions et aux vérifications fiscales pour raisons politiques.
« Les meurtres de deux journalistes haïtiens ces dernières années, la fuite de dizaines d’autres en exil et les attaques constantes contre ceux qui travaillent toujours dans le pays, ont fait d’Haïti l’un des endroits les plus violents de l’hémisphère occidental où pratiquer le journalisme, immédiatement après la Colombie », dit le CPJ.
Le CPJ se dit préoccupé par le fait que les attaques contre les journalistes vont probablement se poursuivre au cours du dernier droit précédant les élections législatives de novembre. Il presse le gouvernement haïtien de « maîtriser et désarmer les soi-disant “organisations populaires” qui agissent carrément à l’extérieur du cadre de la loi, qui font la promotion de la violence et qui attaquent les citoyens, y compris les journalistes ».
Le Rapporteur spécial de l’Organisation des États américains (OEA) pour la liberté d’expression, Eduardo Bertoni, a lui aussi exprimé son inquiétude récemment devant l’impunité qui règne en Haïti. Dans un rapport publié le mois dernier, Bertoni faisait remarquer que « la constante possibilité de représailles à cause de ce qui fait l’objet d’une enquête, de ce qui est publié ou diffusé conduit à l’autocensure chez un grand nombre de médias et de communicateurs sociaux ».
Bertoni dit s’inquiéter que les personnes « concernées par les attaques contre leur liberté d’expression ne jouissent pas toujours de la protection judiciaire nécessaire qui, si elle était assurée, rendrait possible de déterminer les responsabilités, faire cesser l’intimidation et donner réparation pour les torts causés ».
Pour plus de renseignements, consulter :
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2003/Haiti15aug03na.html#francais
– OAS Rapporteur de l’OEA pour la liberté d’expression : http://www.cidh.org/Relatoria/English/Country%20Reports/HaitiReport/toc.htm
– Reporters sans frontières : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=927
– Alertes de l’IFEX sur Haïti : http://ifex.org/fr/content/view/full/540/