L’Institut des médias du Kenya et 22 autres membres de l’IFEX condamnent la décision du gouvernement kenyan d’interdire toutes les émissions en direct, à la radio et à la télévision, en réponse à la violence post-électorale. Le gouvernement a annoncé le 30 décembre la suspension indéfinie de toute émission en direct, tandis que de violentes […]
L’Institut des médias du Kenya et 22 autres membres de l’IFEX condamnent la décision du gouvernement kenyan d’interdire toutes les émissions en direct, à la radio et à la télévision, en réponse à la violence post-électorale.
Le gouvernement a annoncé le 30 décembre la suspension indéfinie de toute émission en direct, tandis que de violentes manifestations de protestation ont éclaté après que le président Mwai Kibaki eut été réélu pour un autre mandat de cinq ans et que circulaient des allégations de fraude électorale.
« Le blackout des nouvelles pourrait déboucher sur une situation où la rue est dominée par la rumeur et la désinformation », dit Reporters sans frontières (RSF). « Il impose un climat d’intimidation et plonge le pays dans la confusion. »
Le ministre de l’Information a déclaré que la suspension des émissions avait été ordonnée « dans l’intérêt de la sûreté et de la tranquillité publiques ». Selon des dépêches du gouvernement, près de 500 personnes ont perdu la vie et plus de 250 000 autres ont fui leurs demeures en raison de la violence post-électorale. L’opposition soutient que les émeutes pourraient avoir fait jusqu’à 1 000 morts.
Pour les membres de l’IFEX, l’interdit prive le public d’importants développements. « La directive pour effet ultime de bâillonner les médias et la liberté d’expression à un moment critique du processus démocratique de notre pays », dit le Media Institute. « Il cible la voix de ceux qui pourraient avoir été lésés par le résultat de l’élection et vise à empêcher l’expression de ces critiques. »
La plupart des médias électroniques se sont conformés à la directive. Une station privée, « Kiss FM », continue à diffuser une tribune téléphonique. D’après RSF, les journalistes locaux affirment que les nouvelles circulent maintenant essentiellement par messages SMS.
Le Media Institute et 22 autres membres de l’IFEX appellent le gouvernement kenyan à révoquer l’interdit « dictatorial » immédiatement et inconditionnellement, et à coopérer avec les entreprises de médias afin de trouver une solution à l’amiable qui serve la « sécurité nationale et l’intérêt public ».
Dans un geste sans précédent, des médias de tout le spectre politique ont partagé une manchette identique le 3 janvier, « Save Our Beloved Country » (Sauvons notre pays bien-aimé). Les médias, électroniques et imprimés, ont consacré leur manchette à la dénonciation de la violence post-électorale et à lancer des appels à la paix, dans une initiative menée par le Conseil de médias du Kenya.
Consulter les sites suivants :
– Action conjointe de l’IFEX : http://tinyurl.com/3y8t8z
– Media Institute (courriel) : mediainst(@)wananchi(.)com
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=24913
– ARTICLE 19 : http://tinyurl.com/2v9fy9
– Institut international de la presse : http://tinyurl.com/2pagjr
– Association des journalistes d’Afrique de l’Est (courriel) : eaja(@)intnet(.)dj
– « Save our Beloved Country » (Sauvons notre pays bien-aimé), éditorial du « Daily Nation », journal le plus important du Kenya : http://tinyurl.com/3xl7q4
(14 janvier 2008)