Lâéminent journaliste togolais Lucien Messan a été relâché aujourdâhui après avoir reçu le pardon présidentiel, rapporte lâAssociation mondiale des journaux (AMJ). Rédacteur en chef du journal âLe Combat du Peupleâ et critique virulent du gouvernement du président Gnassingbé Eyadema, Messan avait dâabord été condamné en juin à dix-huit mois de prison. Selon Reporters sans frontières […]
Lâéminent journaliste togolais Lucien Messan a été relâché aujourdâhui après avoir reçu le pardon présidentiel, rapporte lâAssociation mondiale des journaux (AMJ). Rédacteur en chef du journal âLe Combat du Peupleâ et critique virulent du gouvernement du président Gnassingbé Eyadema, Messan avait dâabord été condamné en juin à dix-huit mois de prison. Selon Reporters sans frontières (RSF), il avait été accusé de âfaux et usage de fauxâ par un ministre du gouvernement et inculpé dâavoir ajouté sa signature à un communiqué émis par lâAssociation togolaise des éditeurs de la presse privée (ATEPP). Le communiqué, indique lâAMJ, attirait lâattention sur des allégations dâexécutions sommaires au Togo en 1998.
LâAMJ salue la libération de Messan, mais ajoute que âcela ne régl[ait] en rien le problème plus profond des attaques contre la liberté dâexpression au Togoâ. Début octobre, Alphonse Nevamé Klu, rédacteur en chef de âNouvel Ãchoâ était détenu pour avoir publié un article qui accusait à tort un fonctionnaire du gouvernement de cacher chez lui des millions de francs CFA. Klu est toujours incarcéré, malgré la publication dâune rétractation officielle dans le journal et lâadmission que le journaliste auteur de lâarticle nâavait pas vérifié convenablement les faits.
Selon lâétude sur la liberté de la presse réalisée par Freedom House pour lâannée 2001, la presse togolaise est considérée comme ânon libreâ. Une nouvelle loi sur la presse adoptée en janvier dernier donne au gouvernement le pouvoir de décerner des peines de prison âsans possibilité de libération sur parole, des amendes et la destruction des exemplaires des publications pour insultes au chef de lâÃtat et autres violationsâ. En août, le gouvernement a déposé une autre loi qui exige que tous les journalistes détiennent un diplôme en journalisme. Au Togo, Il nây a pas de programmes dâétudes en journalisme et donc pas de possibilité de décerner de tels diplômes.
Pour de plus amples renseignements, consulter www.wan-press.org, www.rsf.fr et www.freedomhouse.org/ratings/index.htm.