La propension manifeste de lâIran à tenir plus ou moins dans le secret des procès pénaux sérieux sur les questions concernant la presse continue à susciter des vagues de protestations chez les organisations de défense de la liberté de la presse. Reporters sans frontières (RSF) a lancé plusieurs alertes ces dernières semaines pour dénoncer lâayatollah […]
La propension manifeste de lâIran à tenir plus ou moins dans le secret des procès pénaux sérieux sur les questions concernant la presse continue à susciter des vagues de protestations chez les organisations de défense de la liberté de la presse. Reporters sans frontières (RSF) a lancé plusieurs alertes ces dernières semaines pour dénoncer lâayatollah Ali Khamenei, « lâun des vingt-deux prédateurs de la liberté de la presse ». Le groupe Human Rights Watch (HRW) rapportait le 29 janvier que le procès de dix-huit agents des services de renseignements iraniens accusés dâavoir assassiné des intellectuels dissidents a laissé « sans réponses des questions fondamentales quant à la responsabilité ultime des meurtres ». Selon les renseignements obtenus par HRW, trois des accusés ont été condamnés à mort et deux autres à la prison à vie. Les principaux témoins, cependant, nâont pas été autorisés à comparaître, affirme un avocat représentant deux des accusés. Le tribunal a refusé dâentendre dix témoins que la défense voulait faire déposer, et qui étaient prêts à affirmer que les meurtres avaient été ordonnés par le ministre du Renseignement de lâépoque.
RSF rapporte que Naghi Afchari, rédacteur en chef de lâhebdomadaire « Hadis », de Ghazvin (ouest de lâIran), a été détenu et accusé le 27 janvier de « critiquer la magistrature » pour avoir publié une caricature « insultante » pour les tribunaux iraniens. Son journal a été suspendu le même jour. Pour sa part, Saber, lâun des directeurs de lâhebdomadaire « Iran-é-Farda », interdit, a été incarcéré le 28 janvier. Sa femme, qui ne connaît pas les raisons de son arrestation, est très inquiète parce quâelle ne sait pas où son mari est détenu.
RSF et le Comité des écrivains en prison du PEN International (WiPC) rapportent que cinq journalistes, à savoir Akbar Ganji, Khalil Rostamkhani, Shahla Lahiji, Ezatollah Sahabi et Meranghiz Kar, ont été condamnés à des peines de quatre à dix ans de prison pour leur participation à une conférence académique et culturelle à lâInstitut Heinrich-Böll à Berlin les 7 et 8 avril 2000, conférence intitulée « LâIran après les élections », où on a discuté en public de réformes sociales et politiques en Iran. Selon la délégation de RSF, des portions de la conférence avaient été diffusées à la télévision iranienne à lâépoque, et les radiodiffuseurs avaient condamné la manifestation comme « anti-islamique » et « anti-révolutionnaire ». La famille de Sahabi, 75 ans, rédacteur en chef de lâhebdomadaire « Iran-é-Farda », affirme ne pas savoir dans quelle prison le journaliste a été transféré après avoir été condamné le 13 janvier à quatre ans de prison.
Hanny Megally, de HRW, écrit que « lorsque les procès sont tenus à huis clos, le public ne peut affirmer que justice ait été rendue ». En conséquence, une pétition a été lancée dans le cadre dâune campagne menée à lâéchelle de lâEurope en vue dâobtenir la remise en liberté des journalistes iraniens. On peut la signer sur le site web de RSF à www.rsf.fr. [Pour de plus amples renseignements sur le cas dâAkbar Ganji, voir les « Communiqués » 9-47 de lâIFEX; pour plus de renseignements sur la conférence tenue en Allemagne, voir le « Communiqué » 9-39 de lâIFEX.] »>www.rsf.fr »>www.rsf.fr. [Pour de plus amples renseignements sur le cas dâAkbar Ganji, voir les « Communiqués » 9-47 de lâIFEX; pour plus de renseignements sur la conférence tenue en Allemagne, voir le « Communiqué » 9-39 de lâIFEX.]