Après avoir rencontré une délégation de Reporters sans frontières (RSF), le nouveau chef de la junte militaire en Mauritanie, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, s’est engagé à réformer la loi draconienne du pays sur la presse et à permettre à Radio France Internationale (RFI) de reprendre ses émissions. Vall a déclaré à RSF le […]
Après avoir rencontré une délégation de Reporters sans frontières (RSF), le nouveau chef de la junte militaire en Mauritanie, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, s’est engagé à réformer la loi draconienne du pays sur la presse et à permettre à Radio France Internationale (RFI) de reprendre ses émissions.
Vall a déclaré à RSF le 25 octobre 2005 qu’il allait constituer « très bientôt » une commission nationale afin de proposer des modifications aux lois touchant les médias, notamment la Loi sur la liberté de la presse (Loi 91-023).
Un mois plus tard, RSF avait fait parvenir une missive à Vall et offert 12 recommandations afin d’améliorer les conditions de la liberté de la presse dans le pays (voir à : http://ifex.org/en/content/view/full/69034/).
Le chef militaire a déclaré à RSF que l’Article 11 de la loi du pays sur la presse n’était « plus important » et qu’il avait donné « des instructions pour que cet article n’ait plus effet ». Les journalistes mauritaniens et les groupes internationaux de défense de la liberté de la presse critiquent depuis longtemps cette disposition parce qu’elle donne au gouvernement des pouvoirs étendus pour faite taire la presse.
En vertu de l’Article 11, les autorités peuvent en effet suspendre un journal ou un magazine dont le contenu est « susceptible de miner le principe de l’Islam ou l’image de marque de l’État, de nuire à l’intérêt public, de compromettre l’ordre et la sécurité publics, quelle que soit la langue dans laquelle se présente ce contenu ». D’après les statistiques de RSF, on a recensé 101 cas de censure par le gouvernement depuis l’entrée en vigueur de cette disposition, en 1991.
Vall a également déclaré à RSF que le radiodiffuseur français RFI serait de nouveau autorisé à reprendre immédiatement ses retransmissions FM dans la capitale, Nouakchott. Et il a aussi déclaré qu’en attendant que la loi sur la presse ne soit modifiée, son gouvernement accélérerait le processus d’émission des permis aux nouvelles publications.
Vall s’est emparé du pouvoir en août à dans un coup d’État sans effusion de sang, alors qu’il a déposé l’ancien président Maouiya Ould Taya, qui dirigeait le pays d’une main de fer depuis plus de 20 ans.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=15434
– Rapports de l’IIP sur la Mauritanie : http://www.freemedia.at/wpfr/Africa/mauritan.htm
– Dossier de Freedom House : http://tinyurl.com/c2wdm
– Human Rights Watch : http://www.hrw.org/doc?t=africa&c=maurit
– Reuters : http://www.alertnet.org/thenews/newsdesk/L09724240.htm