La Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest, Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) se disent inquiets devant la situation de la liberté de la presse au Togo, où au moins dix stations privées de radio et de télévision ont été fermées pendant une semaine par les […]
La Fondation pour les médias en Afrique de l’Ouest, Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) se disent inquiets devant la situation de la liberté de la presse au Togo, où au moins dix stations privées de radio et de télévision ont été fermées pendant une semaine par les autorités à la suite du décès de l’ancien président Gnassingbé Eyadéma.
Les autorités ont, depuis le 11 février 2005, fermé huit stations de radio – Nana FM, Kanal FM, Radio Nostalgie, Radio Fréquence 1, Radio Carré Jeune, Radio Djabal’nour, Radio Lumière et Radio Zion – et deux stations de télévision – TV7 et Télévision Zion, invoquant des allégations selon lesquelles les stations « incitaient les Togolais à la désobéissance civile, à la haine et à la révolte ». RSF rapporte qu’elles ont été de nouveau autorisées à diffuser à la suite de négociations entre les associations de journalistes et le gouvernement.
Les organisations locales, notamment l’Observatoire togolais des médias (OTM), dénoncent les fermetures de stations de radio et disent que le public a besoin d’accéder aux nouvelles et aux informations « au moment où la nation traverse une crise sans précédent ».
Selon le CPJ, les stations étaient visées parce qu’elles critiquaient la décision de l’armée de désigner le fils de l’ex-président, Faure Gnassingbé, comme dirigeant. Bien que le Parlement ait amendé la constitution afin de légitimer la man?uvre, la modification a été désavouée par la communauté internationale.
Au moment de son décès le 5 février, Gnassingbé Eyadema dirigeait le Togo d’une main de fer depuis 38 ans. Ses politiques autoritaires ont mené en 1993 l’Union européenne à suspendre son aide au Togo. Au cours de la dernière année, toutefois, le gouvernement Eyadema avait commencé à prendre des mesures allant dans le sens d’une réforme démocratique, notamment par une modification de la loi sur la presse en vue de dépénaliser la diffamation (http://ifex.org/fr/content/view/full/61111/).
Consulter :
– MFWA : http://www.mfwaonline.org
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12618
– CPJ : http://www.cpj.org/news/2005/Togo14feb05na.html
– Rapport du CPJ sur les réformes au Togo : http://www.cpj.org/Briefings/2004/Togo_oct_04/Togo_oct_04.html