Deux semaines à peine après que des manifestations de masse eurent forcé fin avril le roi Gyanendra du Népal à mettre fin à son régime autocratique et à restaurer le parlement, les législateurs votent l’abolition d’une loi sur les médias largement critiquée comme trop restrictive pour la liberté d’expression, d’après ce que rapportent la Fédération […]
Deux semaines à peine après que des manifestations de masse eurent forcé fin avril le roi Gyanendra du Népal à mettre fin à son régime autocratique et à restaurer le parlement, les législateurs votent l’abolition d’une loi sur les médias largement critiquée comme trop restrictive pour la liberté d’expression, d’après ce que rapportent la Fédération des journalistes du Népal (FNJ), la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et Reporters sans frontières (RSF).
Le 9 mai 2006, le parlement a voté en effet l’annulation de l’« Ordonnance modifiant une partie de la loi du Népal relative aux médias ». Ratifiée par le roi en octobre 2005, cette loi interdisait les émissions d’informations sur les ondes des stations de radio FM, multipliait par dix les amendes pour diffamation et interdisait toute information réputée nuisible à quelque membre de la famille royale.
Les parlementaires népalais ont également annoncé qu’ils réexamineraient d’autres lois promulguées par le Roi, notamment la Loi controversée sur les activités terroristes et perturbatrices (2002), aux termes de laquelle les personnes soupçonnées de collaborer avec les rebelles maoïstes ou d’agir contre le gouvernement peuvent être détenues jusqu’à douze mois sans accusations ni procès.
Tout en saluant l’abrogation de la loi sur les médias, la FIJ indique que le nouveau gouvernement doit marquer plus fermement son attachement à la protection de la liberté de la presse, parce qu’elle cite trois incidents survenus au cours de la dernière semaine où des journalistes et des médias ont été attaqués ou menacés.
Le 16 mai, Dinesh Yadav, rédacteur principal des Publications Kantipur, était agressé par des manifestants à Kalanki tandis qu’il se rendait en affectation à Sitapaila.
Quatre jours plus tard, deux stations de radio recevaient des lettres troublantes de la Fédération népalaise des syndicats, une organisation sympathisante des rebelles maoïstes. Ces lettres accusaient Kalika FM et Radio Birgunj d’exploiter leurs employés et exigeaient le congédiement du directeur de Kalika FM, affirmant que c’était un partisan de la famille royale.
Le 11 mai 2006, trois photojournalistes ont été agressés par des policiers dans le district de Nuwakot. Dhruba Kumar, Rawal Raju Mitra Khanal et Raju Krishna Shrestha ont été attaqués tandis qu’ils couvraient le retrait des photos du roi et de la reine des bureaux du gouvernement, auquel procédaient des membres de l’Alliance des étudiants démocratiques.
Selon un récent dossier de Human Rights Watch, le conflit civil entre les rebelles séparatistes maoïstes et les forces de sécurité népalaises, qui déchire le pays depuis 12 ans, a coûté la vie à plus de 13 000 personnes. De nombreuses violations des droits de la personne ont été commises des deux côtés.
Consulter les sites suivants :
– RSF : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=17647
– FNJ : http://www.fnjnepal.org/
– FIJ : http://www.ifj.org/default.asp?Index=3926&Language=EN
– Liste de surveillance de l’IIP : http://www.freemedia.at/r_wl_nepal.htm
– Human Rights Watch : http://hrw.org/english/docs/2006/05/22/nepal13438.htm
– Analyse de la loi sur les médias par ARTICLE 19 :
http://www.article19.org/pdfs/publications/nepal-muzzling-the-media.pdf
– Rapport de la Mission internationale de la liberté de la presse au Népal : http://tinyurl.com/d65rk
– BBC : http://news.bbc.co.uk/2/hi/south_asia/5003996.stm
– International Crisis Group : http://www.crisisgroup.org/home/index.cfm?id=2929&l=6