Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), le parlement kirghiz envisagerait dâabroger les lois de la république relatives à la diffamation pénale. Un comité parlementaire a fait circuler récemment une ébauche de projet de loi qui exclurait du Code pénal la diffamation et les insultes. Bien que le ministre de la Justice, le […]
Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), le parlement kirghiz envisagerait dâabroger les lois de la république relatives à la diffamation pénale. Un comité parlementaire a fait circuler récemment une ébauche de projet de loi qui exclurait du Code pénal la diffamation et les insultes. Bien que le ministre de la Justice, le bureau du procureur général et la Cour suprême aient annoncé quâil était « trop tôt » pour abolir ces lois, les juristes spécialisés kirghiz ont déclaré au CPJ quâils pensaient que les lois seraient modifiées dâici deux ou trois mois.
Depuis lâautomne dernier, les médias locaux rencontrent des fonctionnaires du gouvernement et des législateurs pour discuter de la dépénalisation de la diffamation et des insultes, délits qui entraînent actuellement une peine maximale de trois ans de prison. La plupart des accusations de diffamation portées contre des journalistes kirghiz sont de nature civile, dit le CPJ, mais la menace de poursuites pénales est bien réelle. Le journaliste Moldosali Ibaimov, par exemple, qui avait interjeté appel avec succès dâune peine de deux ans de prison pour avoir diffamé lâan dernier un juge local, doit affronter de nouveau les tribunaux après que le jugement qui le libérait eut été cassé le 13 mars. Le CPJ presse les autorités dâabroger les dispositions pénales relatives à la diffamation et aux insultes, « pour que les journalistes puissent écrire en toute liberté sans craindre dâêtre emprisonnés ».
Lâéventualité dâune réforme des lois sur la diffamation constitue une évolution positive, après lâinquiétude quâa fait naître récemment une vague de répression contre la liberté de la presse au Kirghizistan. Le 20 mars dernier, le CPJ a fait parvenir une lettre au président Askar Akayev, dans laquelle il se dit profondément troublé par la fermeture récente dâun journal de lâopposition, « Asaba », et la suspension de lâhebdomadaire indépendant « Res Publica » en raison dâamendes non payées pour des affaires de diffamation. Le CPJ se dit aussi très inquiet que le gouvernement, ainsi que des sociétés commerciales et des particuliers qui lui sont proches, se servaient des lois fiscales et dâautres moyens juridiques pour faire taire des publications populaires critiques du régime. Pour plus de renseignements, consulter www.cpj.org.