Au beau milieu d’une « escalade du harcèlement conre les dissidents vietnamiens, » rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), le gouvernement du Vietnam a adopté dernièrement un décret qui ordonne à la police de « confisquer et de détruire les publications qui ne sont pas approuvées. » Ratifié le 8 janvier, le décret vise diverses publications, […]
Au beau milieu d’une « escalade du harcèlement conre les dissidents vietnamiens, » rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), le gouvernement du Vietnam a adopté dernièrement un décret qui ordonne à la police de « confisquer et de détruire les publications qui ne sont pas approuvées. » Ratifié le 8 janvier, le décret vise diverses publications, dont les mémoires du dissident le plus connu du pays, Tran Do, et la publication d’un forum sur Internet contenant des articles favorables à une réforme politique. La British Broadcasting Corporation (BBC) fait remarquer que Tran Do est un général à la retraite et ancien cadre supérieur du parti communiste, qui défend la réforme.
Selon le CPJ, le forum sur Internet a commencé en 1999 à l’initiative de deux professeurs de Ho-Chi-Minh Ville, Tran Khue et de Nguyen Thi Thanh Xuan. L’un des articles du forum propose d’abroger l’article 4 de la Constitution qui assigne au Parti communiste le rôle dirigeant dans les affaires du pays, disent les sources du CPJ. Le décret interdit également un essai du géophysicien dissident Nguyen Thanh Giang intitulé « Méditation et Aspiration, » de même qu’un essai de l’écrivain Vu Cao Quan, de Haïphong. Le CPJ rapporte qu’un certain nombre de dissidents se sont fait couper leur ligne téléphonique ces derniers temps, tandis que le gouvernement accentuait la surveillance de Nguyen Thanh Giang et de Tran Do.
Entre-temps, Reporters sans frontières (RSF) et l’association mondiale des journaux (AMJ) ont fait part de leur inquiétude à la suite de l’arrestation du journaliste dissident Bui Minh Quoc, le 8 janvier et de son assignation à résidence quatre jours plus tard. On lui a confisqué trois cents de ses documents, jugés « réactionnaires, » dit RSF. Une source proche de RSF a déclaré que l’arrestation de Bui Minh Quoc fait suite à une enquête que menait le journaliste dans le nord du pays, à la frontière de la Chine. Les dissidents critiquent fréquemment les concessions territoriales faites à la Chine, fait remarquer RSF.
La dernière vague de répression fait suite aux mesures prises en septembre, où quinze dissidents ont été arrêtés et interrogés. Les arrestations ont été effectuées quelques jours après que les dissidents bien connus Pham Que Duong et Tran Van Khue eurent pris publiquement position en faveur de la création d’une organisation de lutte contre la corruption [voir le « Communiqué » 10-36 de l’IFEX]. « >http://communique.ifex.org/articles_francais.cfm?system_id=3566 »>10-36 de l’IFEX].
Dans son rapport sur la situation du monde en 2001, le groupe Human Rights Watch (HRW) constate que le gouvernement possède la totalité des médias du pays et qu’il les contrôle très étroitement. Il n’y a pas de journaux privés, et le gouvernement dirige la télévision. La liberté des associations continue d’être gravement restreinte, et il demeure interdit de former des associations ou des syndicats indépendants, ou encore des organisations non gouvernementales (ONG) indépendantes. Pour plus de renseignements, voir à www.cpj.org, www.rsf.fr, <link href="http://www.wan-press.org"www.wan-press.org et www.hrw.org. »>http://www.cpj.org »>www.cpj.org, www.rsf.fr, <link href="http://www.wan-press.org"www.wan-press.org et www.hrw.org.